Les Mondes Perdus

 

     comme u

 

Retour aux sources, donc, avec un examen impitoyable par Christophe Thill du livre fondateur du mythe

 

James Churchward, Mu, le continent perdu, 
J'ai Lu, coll. " L'aventure mystérieuse ", 1969 (1ère éd. 1926)

 

James Churchward

 

 

 

C'est à l'excentrique colonel Churchward que nous devons de pouvoir ajouter, à la galerie des mondes engloutis qui ont fait rêver les hommes, celui du continent de Mu. Occupant une grande partie de l'océan Pacifique, peuplé de 64 millions d'habitants, Mu fut le berceau de l'humanité et le siège d'une civilisation florissante, très avancée techniquement et spirituellement. Fondé en pleine ère tertiaire, cet " Empire du Soleil ", qui étendait sa domination sur nombre de peuples antiques, connut son apogée il y a 30 à 50 000 ans. Il y a 12 500 ans, il fut mis à mal par une série de tremblements de terre, puis totalement détruit par l'effondrement des poches de gaz situées sous le continent, exterminant la quasi-totalité des habitants. Les vagues se refermèrent sur ce qui n'était plus qu'un abîme de feu et Mu disparut de la surface de l'océan. L'île de Pâques et les principales îles polynésiennes sont les derniers vestiges qui en subsistent ; c'est aussi là que se sont réfugiés une partie des Muviens, dont les Polynésiens sont les descendants directs, alors que les autres partaient rejoindre leurs colonies d'Amérique centrale ou d'Asie du Sud-Est.
Les traditions et les symboles sacrés de Mu se retrouvent dans les diverses parties du monde qui ont autrefois subi sa domination. Leur transmission a été assurée par une confrérie sacrée appelée les Naacals, qui possédait sa propre langue secrète ; Churchward affirme avoir rencontré en Inde, en 1868, un des derniers dépositaires de leur savoir, gardien de tablettes de terre cuite millénaires, et avoir appris de lui la langue hiératique. C'est en déchiffrant ces tablettes, dit-il, que toute l'histoire et la religion du continent disparu lui ont été révélées.
[2].

   

Il passe ensuite en revue les anciens Mésopotamiens et Égyptiens, la Birmanie et le Cambodge (avec son temple d'Angkor), les Nagas de l'Inde, les Mayas du Yucatan, les vestiges de Tihuanaco dans la cordillière des Andes, les Indiens du sud et de l'ouest des Etats-Unis, les peuples de l'Océanie… Partout il retrouve des traces de ce qu'il appelle la Mère-Patrie : Mu symbolisé par le chiffre 3 (le continent aurait été composé de trois bandes de terres à peu près parallèles), par la référence aux " Terres de l'Ouest " ou au " Pays des Âmes ", par le rectangle qui dans son ancienne écriture hiératique représente la lettre M ; les Quatre Grandes Forces Sacrées, bases des croyances scientifico-religieuses des Muviens, représentées par la croix, la svastika ou le cercle ailé, ou par une ligne brisée composée de quatre segments disposés en spirale (lettre H de l'écriture hiératique) ; le soleil, emblème de l'empire muvien. Il décèle dans les noms du dieu égyptien Râ et de la divinité hindouiste Rama l'écho du titre que portait le grand roi de Mu : Ra Mu, et va jusqu'à affirmer que l'alphabet grec (alpha, bêta, gamma, delta, etc.) n'est rien d'autre qu'un récit de la submersion de Mu, décidément promue au rang de " scène primitive " de l'humanité entière et d'élément fondamental de notre inconscient collectif. Il explique que l'empire Maya a été fondé par les Naga-Mayas de l'Inde, avant d'être à l'origine de la civilisation égyptienne. Moins fantaisiste que les Velikovsky et les von Däniken, il interprète les textes bibliques, non comme la narration d'événements supposés avoir réellement eu lieu, mais comme les lointains descendants des textes sacrés de Mu sous une forme...

 

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Mu