| Place maintenant à Aleister Crowley himself, avec un petit texte qui sort des sentiers battus et dans lequel il est question de Jack l'Eventreur et de ses origines... Une curiosité que nous devons à Christian Bouchet que nous remercions chaleureusement au passage. |
Pour
éprouver de la bienveillance vis-à-vis d'un système, pour se le rendre facilement
familier, il est utile de découvrir à quelle étoile sont rattachés les personnages
du drame. Ainsi c'est avec peine qu'à la première - et même qu'à la centième -
fois on admet que le digne victorien Jack l'Eventreur n'était rien moins qu 'H.
P.-B. en personne . Cela n'a cependant jamais été dévoilé à la multitude irréfléchie.
Très peu nombreux, même parmi ceux qui l'ont suivie et étudiée avec attention
pendant des années, sont ceux qui ont la clef de ce "palais fermé du roi". S'il
est arrivé au lecteur d'avoir passé sa vie dans l'étude de ce qui est connu d'une
manière nauséabonde comme la science occulte, il peut, s'il est assez intelligent,
en retirer une solide évidence qui est que les personnes éminentes en cette matière
et qui sont reconnues comme guides, sont réputées pour avoir de manière surabondante
le sens de l'ironie et un humour acide. Ce très grand trésor de leur caractère
est leur seule garantie contre la folie, et la façon dont ils l'exercent est en
écrivant avec humour et en rendant fous leurs disciples. H. P.-B. est connue par
le profane et le vulgaire comme une vieille dame qui jouait des tours et était
démasquée. Mais ses intentions n'étaient pas celles que supposent de telles personnes.
Ces supercheries étaient une pierre de touche pour ses disciples. S'ils comprenaient
si peu la vraie nature de son travail au point que tout incident de cette sorte
affectait un tant soit peu leur jugement, le mieux pour elle était de s'en débarrasser
au plus tôt.
Au sujet
de Donston on en connaît moins. On croit que c'était un ancien officier de la
cavalerie de la garde royale, mais sous un autre nom. Cremers a tenté de faire
croire qu'il avait triché aux cartes, mais il n'y a aucune raison de penser qu'il
avait quitté le service à cause d'un scandale. Il était de l'avis de tous un sincère
sympathisant des souffrances de notre race maudite. Compte tenu de ses sentiments,
sa profession n'avait manifestement pour lui aucune utilité particulière, et par
la suite il fit des études médicales et théologiques. C'était un homme d'aspect
et de maintien extrêmement aristocratique, ses manières étaient policées et son
comportement entier, calme, doux et contrôlé. Il donnait l'impression de comprendre
toutes les situations possibles et de pouvoir les maîtriser, mais il possédait
cette indifférence à se mêler des affaires humaines qui souvent tempère l'activité
des personnes conscientes de leur supériorité.