Mais Jean-Pascal sait de temps à autre quitter l’athanor ; aujourd’hui pour nous emmener faire un petit tour du côté des contrées celtes……

LES CELTES

Jean-Pascal  Percheron ©

En cette année 56 avant Jésus-Christ, César a soumis les Celtes de Belgique. Il est parti pour l’Illyrie, une frontière sensible de l’empire. En Armorique, les Vénètes ont fait semblant de se soumettre en donnant des otages. Ces Gaulois de souche celte savent que les peuples de la Gaule se soumettent aux Romains les uns après les autres. La société tribale des celtes de la Gaule offre un paysage divisé ; les tribus restent malgré le danger d’une domination totale de l’envahisseur latin foncièrement indépendantes les unes des autres, et ce manque d’union favorise la conquête romaine. Avant d’être Gaulois, on est Arverne ou Biturige ou Carnute ou Helvète. Il en est de même dans les contrées de Germanie ou de Flandre.

Les Romains exploitent les rivalités entre tribus, quelquefois même les attisent. Et petit à petit, la pénétration romaine, si elle avait commencée par des échanges commerciaux, est devenue un enjeu pour César, avide de la gloire qui lui ouvrira les portes de la ville éternelle.

Chez les tribus gauloises, les Avernes comme les Vénètes, plus nombreux, avaient rassemblé leurs voisins selon la manière celte de l’époque des grandes migrations vers le sud. Les Vénètes ont pour alliés les frères du sud de la Grande-Bretagne, et ils ont généré une confédération des peuples armoricains de la mer.

Leur commerce avec la terre des Angles est florissant. On échange aussi avec le monde des Hellènes, par ailleurs de lointains cousins (les Doriens, dont un de leurs comptoirs en méditerranée s’appelle Phocée, et après la conquête romaine, Massilia). Ce commerce transmanche en a fait d’habiles constructeurs de bateaux capables d’affronter la pleine mer et par conséquent de hardis marins.

De plus, les impétrants aux mystères de la religion druidique vont étudier ses secrets en Grande-Bretagne. Les Vénètes ont tout à craindre de la perte de leur indépendance. Ils savent par leurs contacts avec les autres tribus soumises aux envahisseurs, l’avidité pécuniaire de leur administration d’occupation. Leurs intérêts seront méconnus. Ils savent que les Romains n’ont que dédain pour ces Barbares [1]qui habitent dans les campagnes des maisons de bois ou de terre battue, et qui n’ont pas de structure centralisée. De plus, leur religion diffère de celle des Latins. Si elle est polythéiste, c’est bien son seul point commun. Mais d’où viennent-ils, ces Celtes fiers, ombrageux et batailleurs, farouchement indépendants de caractère ? Cette civilisation, avant l’aube de l’ère chrétienne, est déjà âgée de 2000 ans.

 

Il semble que dans les populations indo-européennes qui peuplaient l’Europe, les Celtes s’individualisèrent dès le deuxième millénaire. Les Celtes essaiment dans toute l’Europe du Nord, à la recherche de nouvelles terres. Partis de leur domaine primitif de Harz (Allemagne), ils se répandent en Allemagne du nord, vers la Baltique et la mer du nord. C’est aussi vers cette époque qu’une grande invasion de Celtes commence à coloniser la Grande-Bretagne. C’est le rameau goïdélique, la langue des Goïdels étant encore à ce jour la langue des Irlandais.

Vers le milieu de l’âge du bronze, -1200, on constate par des données géologiques assez récentes un réchauffement du climat. A cette époque, les groupes celtes émigrent en Grèce (arrivée des Doriens qui occupent le Péloponnèse et assujettissent les peuples Achéens, la fameuse civilisation mycénienne).SUITE,


[1} Les Grecs appelaient barbares tous ceux qui ne parlaient pas leur langue. Après leur invasion par les romains, le terme désignait les peuples qui n’appartenaient pas à la civilisation gréco-romaine. On appelait les tribus gauloises indépendantes la Gaulle chevelue.