Le Livre, manuscrit maudit, occupe dans la création lovecraftienne une place toute particulière. Nous avons le plaisir de vous proposer maintenant un travail exceptionnel, réalisé par Joan C. Stanley pour Necronomicon Press. Il ne s'agit rien d'autre en effet qu'une visite guidée dans les rayons de la bibliothèque de la mythique université de Miskatonic, à la découverte de ces ouvrages sulfureux. Un grand merci à Joan Stanley pour nous avoir autorisé à reprendre ce travail, à Christophe Thill qui a efficacement joué les intermédiaires avec l'auteur et à Jacky Ferjault pour son travail de traduction.

Joan C. Stanley ©

Un catalogue d’articles choisis d’après les Collections Privées de la Bibliothèque de l’Université de Miskatonic.

Editions Necronomicon Press.

Tables des matières :

Préface

Introduction : Bref Historique des Donations de la Bibliothèque, des Musées et des Fondations à la Bibliothèque de l’Université de Miskatonic.

La Bibliothèque sur pierre.

I. Les Manuscrits Pnakotiques.
II. Les Fragments d’Eltdown et de Celæno.
III. Les Fragments de G’harne et du Sussex. 

Le Département des Antiquités orientales.

I. Les Sept Livres cryptiques de Hsan.
II. Le Livre de Dzyan.
III. Le Texte de R’lyeh et les Chants Dhol.
IV. L’Ecriture Ponape.

La Collection Darby.

I . Le Codex Dagonensis.
II. Le Culte des Goules.
III. De Vermis Mysteriis.
IV. Peri ton Eibon ou le Liber Ivonis.
V. Die Unaussprechlichen Kulten.

Le Necronomicon.

Appendice : Pseudepigrapha.

I. Le Manuscrit Voynich.
II. Præsidia Finum ou Frontier Garrison.

Bibliographie.


Remerciements :

Il arrive un moment où on ne peut plus se rendre compte de ce qu’on fait et où l’on a besoin d’aide et d’assistance. Ce fut le cas lors de la réalisation de ce catalogue. Si le travail vous semble intéressant, c’est grâce à Frank, à l’aide de Marc, et à celle de  Ron. Si c’est un fouillis, c’est ma faute. Merci pour votre aide, les garçons.
Merci plus particulièrement à Jennifer Lee de la Bibliothèque de l’Université Brown, qui ignorait ce qu’elle faisait en me donnant cet exemplaire du Catalogue des Collections Privées.  

Préface.

Au fil du temps, la Bibliothèque de l’Université de Miskatonic est devenue la dépositaire de certains livres rares ou difficiles à se procurer, et cela bien souvent en plusieurs exemplaires. L’intérêt extraordinaire porté par les chercheurs aux trésors du fond du Département de la Tradition Esotérique et de la Littérature Occulte, et à celui du Centre de Recherches pour le Non-Orthodoxe, l’Occulte et les Pseudo-Sciences, a souvent éclipsé la grande richesse des collections détenues par les autres Départements de la Bibliothèque. Au fil des années, un tel engouement a mis en évidence la nécessité d’examiner attentivement les textes eux-mêmes. Il a également suscité le besoin d’établir une bibliographie historique, spécialité au demeurant du staff de la Bibliothèque. Pour certains de ces ouvrages, l’information bibliographique est facilement disponible, alors que pour d’autres, on sait peu de choses au-delà de la façon dont la Bibliothèque vint à acquérir le/ou les, exemplaire(s). Des demandes de renseignements émanent de sources aussi variés que les marchands de livres d’occasion, les musées d’art, les militaires, les étudiants en occultisme et la Bibliothèque du Congrès.
Seize ouvrages, plus particulièrement, font l’objet d’une recherche et d’une enquête bibliographique continue. Pour répondre à quelques-unes des questions les plus souvent posées à leur sujet, la Bibliothèque a confectionné le volume qui suit, se référant, en partie, au célèbre Catalogue du Dr Llanfer, ainsi qu’à d’autres sources qui font autorité. Espérons que cela répondra aux questions de tout un chacun et offrira des pistes pour des enquêtes plus savantes et professionnelles. Pour l’essentiel, l’information est donnée ici sous forme de résumé, les études plus pointues étant disponibles sur demande au Département idoine de la Bibliothèque. Tous les ouvrages évoqués sont consultables pour étude sur présentation d’accréditations en règle. La demande doit en être faite directement à l’Administration de la Bibliothèque de l’Université.
 

Introduction.

Bref Historique des Donations de la Bibliothèque, des Musées et des Fondations à la Bibliothèque de l’Université de Miskatonic.

Comme pour toute grande Université, l’histoire de sa Bibliothèque se confond avec  celle de l’Institution. Le contenu, le développement et la spécialisation progressive de la collection reflètent bien évidemment les diverses formes de savoir qui s’épanouissent aux frontières de l’université. La Bibliothèque, ses Musées, ses Départements et son travail coopératif intra et inter institutionnel ont rendu l’Université de Miskatonic unique parmi les centres mondiaux de l’enseignement supérieur.
Sous les auspices de la paroisse congrégationniste d’Arkham, elle fut créée en 1690 par la Grande Cour comme « le Collège de la vallée de Miskatonic à la requête des villes et des paroisses d’Arkham, d’Innsmouth, de Kingsport, et de New Salem. » En 1693, le premier président, et pour plusieurs années l’un de ses trois membres de faculté, Ward Phillips, légua sa bibliothèque personnelle de 127 livres, essentiellement religieux, à l’usage du collège des novices, pour «leur éducation ». Peu après, un autre membre de la faculté, secrétaire général du collège, Phillip (plus tard, Sir Phillip) Theobald, y ajouta son importante bibliothèque : 270 livres. En 1700, M. Simon Orne, de Salem, jeune savant brillant, chimiste, et étudiant en philosophie, fit don au Collège, en quittant la colonie pour s’établir en Europe, d’un grand nombre de textes médicaux et alchimiques du Moyen Age et de la Renaissance, dont les travaux d’Agrippa, de Bacon, de Fludd et de Valentinius[1]
Il donna également à l’institution ses premiers ouvrages non médicaux de science et plusieurs livres de voyages.

La Bibliothèque demeura au sein de la maison paroissiale congrégationniste d’Arkham jusqu’en 1743, lorsque Elder Marsh, d’Innsmouth, acquit à ses frais un terrain et édifia « une charmante construction, ravissante à la vue », dans High Street, pour y demeurer. La maison commença à se remplir de livres pratiquement au fur et à mesure de sa construction. Les livres accumulés par le Collège tendirent à être délaissés pour ceux, pas toujours de meilleure qualité, d’autres bibliothèques. Beaucoup traitaient de religion ou de théologie, encore qu’un grand nombre avaient trait aux mathématiques, à la rhétorique, à « l’histoire naturelle » et aux sujets classiques. Ce ne fut pas avant 1769 que des fonds substantiels furent octroyés pour l’acquisition d’ouvrages.
Cette année-là, un don princier de 2500 livres fut accordé à la bibliothèque, qui tirait le diable par la queue, par Joseph Curwen, de Providence, un commerçant dont la générosité s’était jusque-là manifestée envers la ville. En 1769, il était en conflit sérieux avec le révérend, Mr Manning, du Collège de Rhode Island [2] et la famille Brown, bienfaiteurs principaux du Collège. Curwen mis fin à son patronage au Collège de Rhode Island et, en contrepartie, l’accorda à celui d’Arkham. La somme de cette première donation à la Bibliothèque (maintenant l’une des plus anciennes dotations à vie pour une bibliothèque qui existe encore aux Etats-Unis) garantissait désormais à la Miskatonic la possibilité d’acquérir les livres nécessaires à son programme d’enseignement.

En 1772, la veuve de Curwen, Mrs Tillinghast, fit don au Collège d’Arkham de ce qui restait de la « bibliothèque quant à la thaumaturgie, à l’alchimie [sic] et à la théologie[3] » de son défunt mari. Le legs comprenait un grand nombre de textes scientifiques d’alors autant que de livres sur des sujets non orthodoxes, qu’elle avait conservés en secret bien que son mari lui ait antérieurement ordonné de les détruire. Parmi de nombreuses raretés se trouvaient trois volumes différents du Necronomicon (dont deux versions en latin [ vers 1385] et une transcription complète du Dr John Dee, dédicacée par lui, encore que le nom du dédicataire ait été effacé) ; un manuscrit en français et un en espagnol des Cultes des Goules ; et un ensemble de plaquettes en bois rédigées en chinois, pressées entre deux couvertures de bois gravés et conservées dans une boîte contenant un ensemble de pierres, également recouvertes d’écritures chinoises. Beaucoup plus tard, le tout fut identifié comme un exemplaire vieux de 2000 ans du Texte de R’lyeh. Il y avait également de magnifiques volumes de textes alchimiques (la plupart manuscrits) : des travaux de Borellus, Geber, Bacon, un volume de Trithemius, et un exemplaire de l’Artes Auriferæ, avec le Turba relié séparément[4].  

En 1805, lorsque le collège d’Arkham devint l’Université Miskatonic, le révérend Ward Phillips, arrière-petit-fils du premier président, put annoncer avec fierté la détention d’une collection de presque 5100 ouvrages, soit l’une des plus grandes collections universitaires des Etats-Unis (Harvard étant alors en tête avec 12000 livres).
Le révérend M. Phillips, nommé Bibliothécaire cette même année, entreprit d’actualiser et de renforcer le mécénat de la Bibliothèque, par des sollicitations, des achats et des souscriptions. Les Compagnons de l’Université, nouvellement organisés, cherchèrent également à accroître les fonds disponibles pour l’achat d’ouvrages. Leur premier effort, la Donation des Compagnons, permit d’acquérir 900 livres à Londres, à Paris et à Rome. La Bibliothèque utilisa les cotisations et un legs substantiel pour acheter 1500 volumes supplémentaires.

En 1810, le premier de plusieurs dons de la famille Pickman fournit les fonds pour l’achat d’ouvrages spécifiques pour l’étude des « puissances invisibles et redoutables » : achat de 400 traités et livres sur la magie, le spiritisme, la pratique des religions obscures et hérétiques, et la sorcellerie. De plus, les héritiers bienveillants de Pickman remirent au Collège sa Bibliothèque de 300 volumes de folklore obscur et littérature ésotérique, autre legs qui à nouveau comprenait beaucoup de manuscrits rares (dont le premier exemplaire de l’université du Livre d’Eibon). Parmi les ouvrages imprimés figurait l’une des premières collections connues des travaux attribués à Hermès Trismégiste et les premières éditions de la plupart des travaux de Paracelse (tout comme les secondes éditions également recherchées car révisées et corrigées). Ce don, joint aux acquisitions antérieures, constitua le fondement de la collection de tradition ésotérique et de littérature occulte de l’Université.

De 1835 à 1860, principalement par des legs et  dons, la Bibliothèque élargit l’étendue de sa collection générale, en acquérant des ouvrages sur la navigation, l’astronomie et les chiffres. La branche de Kingsport de la famille Marsh fournit des capitaux pour l’achat de la bibliothèque du colonel Roger Marsh, de Portsmouth (New Hampshire). La collection comprenait beaucoup de livres de sciences, dont les travaux de Hauf [5], sur l’armée, la mer et la navigation autant que des livres rares sur la cryptologie et l’occultisme. D’étranges livres imprimés comprenaient une première édition du De Vermis Mysteriis, publié en 1484, peu après la mort de l’auteur, et une édition en langue allemande publiée peu de temps après (vers 1500) par une imprimerie fantôme de Mannheim, une édition de 1550 de Trithème, une de 1586 de Vigénère et une de 1772 de Thicknesse [6].
Suite au second legs d’un membre de la famille Pickman, qui comprenait plusieurs manuscrits enluminés (dont un exemplaire spectaculaire du Krypticon de Silander), les dirigeants de la Bibliothèque admirent qu’il était nécessaire d’assurer la sécurité de ses trésors. La salle Darby, du nom du bienfaiteur qui donna les fonds pour assurer la grande collection, devint la Salle des Livres Rares de la Bibliothèque. Un conservateur, rémunéré par une donation supplémentaire de la famille Danforth, s’assura qu’aucun des livres de cette salle ne la quittait et que les chercheurs et les étudiants les consultaient seulement en sa présence ou en celle de son délégué.

De 1860 à 1900, la Collection Générale de la Bibliothèque s’étoffa rapidement. Des ouvrages de médecine et de droit furent achetés aux Etats-Unis et à l’étranger. Des travaux en latin, en grec, et dans des langues européennes pour la plupart contemporaines, ainsi qu’en chinois, en japonais et en sanscrit, et en plusieurs autres langages et dialectes extrêmement obscurs, furent offerts par des marchands ou acquis avec des fonds spécifiques. Ces acquisitions formèrent une partie de la bibliothèque du Département des Langues et de Linguistique.
Beaucoup de grandes familles marchandes du comté de l’Essex furent à l’évidence fières de l’importance et de  la valeur de leurs donations à l’Université. Les ressources à la fois de la Bibliothèque et du Bâtiment universitaire lui-même furent les principales bénéficiaires de leur largesse. Les capitaines de bateaux donnèrent souvent des livres et d’autres objets amassés au cours de leurs longs voyages. Durant cette même période, la première d’une série d’expéditions archéologiques et exploratoires financées par l’Université — ou sous ses auspices — ou encore par l’une de ses fondations --, permit l’acquisition de magnifiques vestiges archéologiques, dont le premier de nombreux fragments des Manuscrits Pnakotiques.

En 1900, la collection générale étant parvenue à saturation, les Compagnons de l’Université votèrent des crédits pour la construction d’une nouvelle Bibliothèque, l’actuel bâtiment. Grâce à la générosité de ses anciens étudiants, le nouveau bâtiment considérablement plus grand que celui initialement prévu et comprend trois salles sécurisées pour les raretés ainsi qu’une salle de lecture. La totalité de la Bibliothèque, à l’exception des archives de l’université, s’installa dans le nouveau bâtiment en 1904.
A l’inauguration de la nouvelle Bibliothèque, les archives et tous les documents relatifs à l’histoire de l’Université furent séparés de la Collection Générale et émigrèrent dans l’ancienne Bibliothèque Marsh réaménagée, rebaptisée le Tabularium.

En 1924, le Dr Seneca Lapham (promotion de 1879) obtint pour la Bibliothèque d’Arkham, dans le cadre de la succession d’Ambrose Dewart, un grand nombre d’ouvrages d’histoire locale et de généalogie, la correspondance et les papiers de Jonathan Bishop et d’Alijah Billington, et une collection exceptionnelle de livres d’alchimie. Cette collection comprenait également une transcription holographique (en anglais) d’une grande partie du Necronomicon. La même année, l’exécuteur testamentaire de Wilbur Akeley, selon ses dernières volontés (et parfois en contradiction avec celles-ci), donna à la Bibliothèque plusieurs fragments des Manuscrits Pnakotiques, un autre exemplaire du Texte de R’lyeh, des traductions en langue étrangère des Sept Livres Cryptiques de Hsan, des exemplaires des Chants Dhol, un exemplaire en français du Culte des Goules, un exemplaire enluminé du Livre d’Ivonie, et des exemplaires rares du De Vermis Mysteriis et du Die Unaussprechlichen Kulten, de même qu’une très belle collection de manuscrits médiévaux et modernes qui n’ont été que récemment répertoriés.

Durant les années 1920 et 1930, sous la conduite énergique du Dr Henry Armitage (promotion de 1881), la Bibliothèque fut la dépositaire de nombre de collections disponibles suite à divers événements personnels et locaux. Après la mort du dernier Whateley de Dunwich, dans le Massachusetts, et à défaut d’héritiers, le Dr Armitage convainc une branche de la famille, avec l’assentiment des pères fondateurs de Dunwich, de donner à la Bibliothèque l’importante collection Whateley de livres sur la magie, la sorcellerie, la démonologie et les pratiques religieuses obscures (dont une collection incomplète de volumes du Necronomicon en anglais), de même que des papiers personnels, des agendas et des journaux de la branche familiale de Dunwich. L’acquisition constitua l’une des collections les plus importantes d’écrits sur de tels sujets (en remontant au moins à trois générations) par les habitants de Nouvelle-Angleterre. Bien que beaucoup d’ouvrages aient été en piteux état, les archivistes de l’université furent capables de sauver presque toute la collection.

En 1928, le Dr Armitage supervisa plusieurs acquisitions majeures de la Bibliothèque. Après la disparition du culte maléfique d’Innsmouth, il surveilla la réception d’une grande collection cultuelle d’ouvrages extrêmement rares sur les pratiques religieuses primitives en Asie et dans le Pacifique, dont l’inestimable Codex Dagonensis. Un cadeau de M. Halpern Chalmers de New York (promotion de 1918) enrichit la large gamme de brochures rares sur la sorcellerie médiévale et la magie noire.
Plus tard la même année, Armitage fit l’acquisition d’une remarquable collection de livres sur la science et la magie médiévales, issue de la succession de Charles Dexter Ward, de Providence. A la plus grande joie des Compagnons de l’Université, la collection comprenait des journaux, des notes et certaines correspondances de Joseph Curwen, l’un des premiers bienfaiteurs de Miskatonic. A la fin de l’année, dans son rapport annuel  aux Compagnons de l’Université, le Dr Armitage put noter, au sujet de certains des domaines de l’occultisme, des sciences ésotériques et des religions, que la Bibliothèque possédait « la plus importante collection de livres et de documents au monde concernant la mythologie de Cthulhu, probablement la plus belle et la plus complète collection jamais réunie »[7]

En 1931, après une suite de scandales et de morts violentes inexpliquées, l’Institut Sanbourne pour les Antiquités du Pacifique, à Santiago, Californie, dut fermer et supprimer son exposition permanente. Le Dr Armitage  contribua à obtenir la partie de l’exposition qui contenait le legs complet fait au Sanbourne par son vieil ami et collègue Harold Hadley Copeland (promotion de 1881). En apprenant cette acquisition, un donateur anonyme offrit des fonds suffisants pour construire l’aile Copeland (connu maintenant comme Département des Antiquités orientales de la Bibliothèque) afin d’abriter la collection de même que tous les autres objets ayant trait aux antiquités de l’Asie et du Pacifique détenues ou acquises ultérieurement. Cette même année, la police d’Arkham déposa des ouvrages et des documents « ayant rapport avec la magie noire dans ses formes les plus avancées et les plus horribles » [8], saisis dans la vieille maison abandonnée de Gilman. Les musées de la Bibliothèque durent effectuer la garde de beaucoup d’objets étranges et contestables considérés par la police comme preuves. La Haute Cour du Comté d’Essex accorda en fin de compte  la garde permanente de tous ces matériaux à la Bibliothèque.

En 1936, le successeur du Dr Armitage, le Dr Llanfer (promotion de 1902) obtint un don de Paul Tuttle d’Arkham (promotion de 1927) qui comprenait deux autres Manuscrits Pnakotiques, deux versions du Livre d’Eibon, datées d’avant 1200 après J.C., un autre manuscrit en français du Culte des Goules, un autre Prinn de 1484, une première impression de Sinistrari, et un Stampa.[9] Faisait partie du don d’un grand colis qui contenait beaucoup de papiers personnels et de correspondances de von Junzt ainsi que son exemplaire personnel de Die Unaussprechlichen Kulten de 1840.

En 1938, le Dr Llanfer obtint de source anonyme une autre collection complète des travaux de Trithémius, tous publiés avant 1600. Peu de temps après, un de ses assistants bibliothécaires, Anthony Alwyn, fit don à la Bibliothèque, des livres et de papiers de son grand-père et de son oncle , Leander et Josiah Alwyn, en provenance de sa maison de Harmon, ainsi que des documents généalogiques et autres manuscrits familiaux.

En 1940, à la suite d’un scandale resté confidentiel lié à des tentatives de détournement d’une partie de sa collection de pièces archéologiques, le Cabot Museum of Archeology de Boston, une fondation privée, ferma ses portes. Le Dr Llanfer, également directeur du musée, suggéra aux Compagnons  l’achat par l’Université d’une partie de la collection du musée. Avant que cette suggestion ne fut ratifiée, le Conseil d’Administration du Musée proposa à un prix raisonnable d’offrir toute la collection et le bâtiment à l’Université, à condition que cette dernière donne des garanties écrites quant à la préservation de l’ensemble de la collection. L’Université accepta ; des fonds furent recherchés et, grâce aux donateurs, plus particulièrement à l’Association des Anciens Etudiants, la tractation se fit. Et le Miskatonic Muséum se trouve maintenant à Cabot Hall, à Boston. Le Dr Llanfer mit également en place l’accord selon lequel son conservateur travaillerait sous la direction de la Bibliothèque universitaire.  
Sous la gestion des Dr Armitage et Llander, avant la Seconde Guerre Mondiale, les ouvrages rares vinrent enrichir rapidement la collection, mais de façon désorganisée. Le Dr Llanfer, sentant que la comptabilité analytique était de mise, entreprit de répertorier la partie de la collection qui regroupait le folklore ésotérique, la littérature des religions occultes et obscures, tous les incunables, et les sections archéologiques. De plus, il entreprit de réunir les sections de la Bibliothèque avec des collections de pièces identiques détenues dans d’autres départements et fondations de l’Université.

En 1942, les Compagnons de la Bibliothèque admirent la nécessité d’un tel catalogue. Ils votèrent des crédits pour sa mise en place. Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, lorsque le rythme d’acquisition de la Bibliothèque ralentit considérablement, le Dr Llanfer put commencer avec passion son labeur.
Le catalogue achevé, publié en 1951 peu après la mort du Dr Llanfer, fut rapidement baptisé « L’Apprenti Sorcier ». Il listait chaque article des collections de livres par auteur et par titre. Il renfermait des biographies d’auteurs, connues ou vérifiables, et des informations bibliographiques sur tous les ouvrages avec, en complément, des études sur les titres les plus controversés. Il listait chaque pierre, chaque argile, chaque fragment de métal détenu par la Bibliothèque, de même que par les musées, et donnait des descriptions détaillées de chacun d’eux.   
Etaient également recensés les exemplaires supplémentaires des livres, des manuscrits, des fragments rares connus ailleurs qu’à l’Université. La table des matières était complété par un index géographique, tous deux en anglais et, pour chaque ouvrage, si possible, dans sa langue originale. Le Catalogue a été révisé et mis à jour deux fois au cours des quarante dernières années — le plus récemment en 1990. Il est considéré comme un outil de recherche inestimable, unique en son genre.
L’achèvement du Catalogue et la réorganisation du système global des bibliothèques, fondations et musées intervinrent simultanément.

Au cours des années 1950, la Bibliothèque devint un Département de même rang que les autres sous le nom de Bibliothèque universitaire. Elle est maintenant formée de sections séparées offrant un éventail complet de cours de haut niveau, en liaison avec le Collège des Arts Libéraux, qui mènent à un diplôme de bachelier bibliothécaire.
Le Tabularium fut placé en fidéicommis pour le bien de l’Université, de ses étudiants, de sa faculté et de ses anciens élèves. Ses pièces furent confiés à un Archiviste en chef désigné par la Bibliothèque universitaire avec l’approbation du nouveau Conseil d’Administration de la Bibliothèque. Chaque musée devint une entité, sans but lucratif, dont les Conseils de direction fusionnèrent avec les Administrateurs de la Bibliothèque. Une structure administrative fut créée pour coordonner et unifier tous les différents collèges et bibliothèques départementaux.
De nouveaux bâtiments pour le Collège de Médecine et les Sciences connexes et pour le Département de Physique inclurent de vastes bibliothèques et des installations sécurisées pour les livres, les traités et les manuscrits rares. Durant les années 1960, les sections médicales et scientifiques de la Collection générale, qui comprenaient des incunables médicaux et scientifiques et des manuscrits rares, furent ramenés aux nouvelles bibliothèques des  collèges respectifs, offrant plus d’espace à la Bibliothèque universitaire continuellement en expansion. La Bibliothèque de l’Ecole de Médecine abrite maintenant la plus grande collection de manuscrits et de traités rares de l’Université. Des fonds nés de souscriptions, de campagnes de collectes, des droits d’entrée et de legs permirent l’extension de la Collection générale de un à un million et demi d’ouvrages, manuscrits et autres écrits.

Durant les années 1960 et au début des années 1970, les bâtiments en rapport avec toutes les bibliothèques subirent d’important travaux de rénovation et d’édification. Plusieurs  nouvelles salles de lecture furent équipées d’un éclairage adapté, d’une sécurité moderne et, enfin, de sièges confortables. Un auditorium en sous-sol entre deux ailes fit place aux moyens audiovisuels : banques de films et cassettes, reprographie. Les sous-sols des deux ailes furent agrandis pour abriter un atelier de reliure, et un laboratoire pour la production, la restauration et la conservation du papier. La bibliothèque possède maintenant des outils de recherche pour la datation des documents, inscrite sur chaque pièce, depuis la pierre et l’argile aux données sur fichier. Dans les années 1980, la Bibliothèque universitaire fut entièrement informatisée et un logiciel spécifique développé pour subvenir à ses seuls besoins. Le système est accessible au public et organisé en réseau avec les systèmes des bibliothèques du monde entier.
Un Centre de Recherche pour les disciplines  Non-Orthodoxes, l’Occulte et les Pseudo-Sciences fut créé à la Bibliothèque, grâce à la généreuse donation de la Fondation de Marigny de La Nouvelle-Orléans. Celle-ci fut accompagnée par le don des collections complètes du Journal et des Minutes de la Société de Recherche Parapsychique, des Minutes de la Société Américaine de Recherche Parapsychique, des Annales des Sciences Psychiques [10] et de la Revue Métaphysique 10. Etaient inclus également des livres de Donnelly, Scott-Elliott, Sitwell et Murrau, dédicacés  à Etienne-Laurent de Marigny.
Un laboratoire de recherche parapsychique, soutenu par la Société Américaine de Parapsychologie, fut ouvert dans le Centre et fonctionna pleinement à partir de 1958. En 1965, la Société décida de transférer ses archives au Centre de Recherche.

En 1975, la Bibliothèque ajouta une troisième aile officiellement appelée la Collection de Tradition Esotérique et de Littérature Occulte pour abriter ce qui fut, et qui demeure aujourd’hui, une accumulation presque légendaire. «L’Université s’enorgueillit d’une bibliothèque fameuse avec sa  collection unique d’ouvrages maudits » [11]. Elle dispose de protections pour ses incunables et autres raretés et d’un environnement adapté pour les pièces les plus fragiles. Elle abrite maintenant « une des plus remarquables collections de vieux [et rares] ouvrages traitant de pratiques religieuses très éloignées des pratiques existantes aujourd’hui » [12]
La collection de folklore, de coutumes et d’histoire locale est la seconde au monde et a continué à s’agrandir tout au lond des 300 ans d’Histoire de l’Université.

En 1977, la Bibliothèque reprit la Bibliothèque Kester de Salem. Selon l’accord conclu, l’Université installa toutes ses ressources afférentes à  l’histoire, aux coutumes, au folklore et aux pratiques religieuses marginales dans un cadre rénové. Le catalogue du Dr Houghton, qui recence ces collections, fut publié par la Bibliothèque en avril 1993.
Le bâtiment du Tabularium (l’ancienne bibliothèque Marsh) fut « partiellement restauré à la fin du XIXe siècle, et mal, par quelqu’un qui avait un goût détestable pour le gothique victorien » [13]. Un siècle plus tard, il fut finalement complètement restauré dans son état colonial primitif par des conservateurs oeuvrant sous la direction d’archivistes. Non seulement l’extérieur fut réhabilité, mais l’intérieur retrouva une grande partie de son élégance coloniale grâce à la donation de mobilier d’époque par de généreux anciens élèves. En 1983, il acquit sa 500 millième pièce.

Durant cette même période, les musées de la Bibliothèque accumulèrent des fonds suffisants, grâce à l’aide particulière de la Nathaniel Pickman Darby Foundation, pour réaménager et restaurer les bâtiments, ajouter des auditoriums et agrémenter l’environnement. Tous les moyens audiovisuels furent mis à jour et totalement informatisés. Nous sommes désormais en présence d’un formidable outil d’enseignement et de recherche.

LA BIBLIOTHEQUE DE PIERRE.

Parmi les raretés du Département de la Tradition Esotérique et de Littérature Occulte, il en est une habituellement nommée « La Bibliothèque sur Pierre » : une collection de tablettes, éclats et fragments de pierre, plaques de métal, et morceaux de bois, soit donnés à l’Université, soit découverts au cours d’expéditions diverses.  Bien que l’on puisse trouver des objets similaires dans d’autres musées, la Bibliothèque est la seule institution au monde à posséder sous le même toit une collection aussi riche. Conservées avec une précaution maximale, ces pièces ont fasciné nombre d’experts en littérature, en science et en religion. La collection est composée de tablettes babyloniennes cunéiformes, de frises égyptiennes, et même de portions de vieux murs peints ou gravés en provenance de tous les continents. La variété des hauts et bas-reliefs conservés est tout à fait exceptionnelle.

Toutefois La section la plus controversée de la Librairie de Pierre est celle qui regroupe un ensemble d’écrits extrêmement anciens, les Manuscrits Pnakotiques, Les Fragments d’Eltdown et de Celæno, Les Fragments de G’harne et du Sussex.

La plupart furent découverts sur différents sites lors de la grande époque des explorations archéologiques sponsorisées par l’Université, de 1850 à 1940. Alors que leur origine apparemment historique avait été vivement mise en doute par les savants de beaucoup de disciplines, ces mêmes érudits sont incapables de dire comment les techniques de datation les plus sophistiquées les situent quelque part entre les périodes géologiques dévoniennenne et mi-triasique. Les plus anciens sont les Manuscrits Pnakotiques (qui ne sont en fait pas des pierres, mais des « parchemins ») et quelques pierres et éclats d’argile, désignés collectivement sous le nom de Fragments d’Eldtown [14]ou de Fragments de Celæno, qui ont approximativement le même âge. Les fragments de G’harne et ceux du Sussex. semblent d’une date postérieure, peut-être le premier pléistocène. L’antiquité des textes a amené des questions en ce qui concerne le matériau sur lequel ils ont été écrits. Ni la pierre ni l’argile n’ont rendu possible leur identification, notamment du fait que rien ne peut être comparé à la géologie des sous-sols dont elles ont été extraites.

De plus, les textes ne présentent aucune similitude avec les runes, l’écriture cunéiforme ou les hiéroglyphes des natifs du Middle Est, de l’Asie, ou du Nord de l’Europe, traditionnellement considérés comme l’un des éléments du développement de l’humanité.
L’écriture consiste en fait en une suite de points figurés à motifs tels que, lorsqu’on les aligne correctement les uns avec les autres (presque jamais horizontalement ou verticalement), ils peuvent être déchiffrés en idées, ou au moins en pensées complètes. Avec divers degrés d’approximation, au cours des ans, l’alphabet ,la grammaire et la syntaxe ont été reconstruit. (Voir : Walmsley, Gordon, Notes on Deciphering Codes, Cryptograms, and Ancient Inscriptions, N.D., Londres). La prononciation est strictement conjecturale, aucun procédé ne pouvant être considéré plus fiable qu’un autre. (Voir : Angell, George Gammell, Ph.D;, L.L.D., travaux non publiés sur les inscriptions anciennes, « Cthulhu Cult », dans plusieurs manuscrits, in The Bequest of George Gammell Angell, propriété de la Société américaine d’Archéologie, Boston) [15]

Avec certaines subtiles différences, le langage est le même pour tous les fragments et éclats de pierre et d’argile. Après la découverte de la clé majeure du langage, ils ont tous été traduits, en des lieux et des époques divers (Voir plus loin : Le Livre de Dyzan p. 27). Mais dans le cas des Manuscrits Pnakotiques, les clés pour leur traduction ont pour l’essentiel été perdues.
L’intégralité de la plupart de ces textes ont été produits. Les traducteurs ont buté non seulement sur la langue, mais également sur le fait que les concepts contenus dans les documents sont obscurs ou totalement incompréhensibles, voire scientifiquement impossibles. Les lectures proposées sont donc souvent réfutées sur-le-champ par de respectables érudits. Les savants des premières générations ont considéré que beaucoup des informations contenues dans les textes étaient irréligieuses, blasphématoires, et si hautement fantastiques qu’ils ont simplement échoué à comprendre leur signification. Ils ont mal traduit les textes et dilués leurs travaux dans des considérations religieuses et moralistes, obscurcissant davantage les recherches.
En ce qui concerne le contenu, tous les textes ont trait aux activités d’entités non humaines qui ont évolué, envahi ou colonisé la Terre avant l’évolution des humains. Les descriptions, inscriptions et les idées contenues dans les textes furent par conséquent considérées comme des créations de mythes par tous ceux qui les ont étudié.
En outre — inutile de le dire — tous les textes sont anonymes.
 

 

I. Les Manuscrits Pnakotiques.

La tradition de certaines écoles d’occultisme veut que le nom des manuscrits dérive d’une « Cité Fabuleuse des Archives », nommée Pnakotus [16] située sur une autre planète [17], voire de ruines découvertes en Australie centrale. Deux auteurs au moins reprennent ces idées sans les commenter (von Junzt et Prinn)[18]. Il existe également une tradition européenne disant qu’ils sont les traductions dans un « langage hyperboréen secret » d’un document plus ancien (d’origine extra-terrestre17) ou « rédigé par un homme endormi dans des royaumes boréaux oubliés » [19]. Au moins les deux tiers de l’ouvrage ne peuvent pour l’heure être traduits [20]

La plupart des manuscrits furent extrait de grottes et autres tréfonds géologiques. Les légendes locales affirment souvent que des sites en question sont antérieurs à l’humanité (ceci ayant été confirmé par des analyses ultérieures) [21]. Des analyses scientifiques et des affirmations (lorsqu’elles sont vérifiables) issues des manuscrits eux-mêmes conduisent certains savants à considérer qu’ils constituent les plus vieux documents connus [22]. Ils sont mentionnés dans les nombreux fragments d’argile et de pierre provenant de périodes géologiques ultérieures, dont les Fragments d’Eltdown et du Sussex, de Celæno, et de G’harne [23]. Comment ont-ils pu être préservés si longtemps ? C’est l’objet de beaucoup de conjectures.
Par comparaison, les fragments ressemblant à des parchemins [24], traduits depuis une époque éloignée, contiennent toutes les légendes, les mythes ? et « la tradition céleste »[25] découverte en dernier lieu en raconte l’origine. Ils contiennent généralement les descriptions d’entités légendaires impliquées dans une grande guerre interstellaire, l’indication des endroits d’où vinrent ces entités [26] et une description du monde lorsque les premiers arrivèrent et le colonisèrent [27]. Tsathoggua [28] est mentionné pour la premire fois dans Les Manuscrits Pnakotiques.
Bien que de nombreux fragments soient détenus par nombre d’institutions et de musées cotés, seuls trois groupes, aucun n’étant complet, ont été collationnés dans le monde. L’un est à la Bibliothèque. Grâce aux efforts incessants d’un ancien élève illustre et généreux qui offrit les fonds, l’Université put regrouper en un seul lieu toutes les pièces retrouvées au cours des fouilles archéologiques sponsorisées par l’Université ainsi que celles issues d’autres fouilles. La Bibliothèque a collationné un ensemble de 87 pièces allant en taille de 110 cm x 63 cm x 58 cm (dont une portant en angle à la fois le texte et des décorations secondaires) à 11 cm x 19 cm. Les notes d’un collationneur anonyme ont été depuis publiées (Miskatonic University Press, 1967) qui démontrent le contenu commun avec les collections du British Museum et celles de l’Université de Tokyo. Tous les fragmets ont été abondamment photographiés et photocopiés. De plus, la Bibliothèque possède deux Manuscrits particuliers — de petite taille :18 cm x 14 et 18,2 cm x 14,5 cm — obtenus après la fin du recollement. Les textes, cadeau d’un ancien élève, suivent à la lettre les pages 31 et 74 de l’ensemble collationné de la Bibliothèque..


II. Les Fragments d’Eltdown et de Celæno.

Traduction :      Gordon Whitney, The Eltdown Shards : A Partial Translation.
                        Révérend Arthur Brooke Winters-Hall, The Eltdown Shards, 1917, Londres,                         impression privée.

Observations : Laban Shrewsbury, Ph.D., « Notes sur les Fragments de Celæno », Incomplets, Ms.,                       N° E7-5601, Lib. Misk. Univ.

Ces fragments de pierre et d’argile sont également issus de plusieurs sites mondiaux, où, durant des siècles, ils avaient été ramassés en tant que talismans « choyés avec insistance et transmis de façon ésotérique dans certains cercles mystiques »[29] par les populations locales. Des légendes persistèrent en plusieurs endroits disant que ces tablettes de pierre et ces bas-reliefs décoratifs, dont les fragments de la Bibliothèque sont des vestiges, ont été rapportés sur Terre par des êtres venus d’une planète tournant autour de l’étoile Celæno[30], dans la constellation du Taureau des Pléïades. Des archéologues, des géologues et d’autres ont adopté pour ces fragments le terme « Fragments de Celæno ». Les géologues sont d’accord pour reconnaître qu’elles ne viennent d’aucun des endroits où elles furent trouvées.

Les vingt-trois tablettes d’argile grise « dures comme du fer », de formes et de tailles différentes, qui composent les Fragments d’Eltdown tirent leur nom du lieu où elles furent récupérées, lors d’une fouille géologique « pré carbonifère » dans le sud de l’Angleterre. Comme les Fragments de Celæno (dont certains furent découverts dans la même excavation), on a suggéré qu’ils précèdaient l’espèce humaine [31] par opposition au fait qu’ils avaient été placés là où on les a trouvé à une date ultérieure. De plus, l’argile de certains de ces fragments ne correspond à aucune combinaison possible de sols prévalant dans les strates géologiques dont ils furent tirés ou, ultérieurement, dans d’autres. Personne n’a encore pu déterminer leur origine.

Les « hiéroglyphes » des  Fragments de Celæno et de ceux d’Eltdown sont identiques. Après examen, les traducteurs ont déterminé que ces textes sont à la fois cumulatifs et répétitifs. Donc, en prenant comme point de départ l’étude première de Winters-Hall[32], encore citée fréquemment et avec sérieux par les écrivains occultes », les philologues ont pu reconstituer et traduire de larges extraits des deux textes qui se recoupent, et parfois réitèrent les textes de certains Manuscrits Pnakotiques. Par exemple, Whitney et Winters-Hall, travaillant séparément, ont lu le dix-neuvième éclat à peu près de la même manière. Leurs traductions sont en substance les mêmes que celle de Walmsley d’un extrait du huitième Manuscrit Pnakotique de Wharby. Les savants présument que, étant donné les sites d’excavation éparpillés où ils les ont trouvé, ainsi que l’uniformité de leur contenu, les éclats et fragments peuvent avoir eu un même but.

Bien que les manuscrits Pnakotiques soient mentionnés dans les Fragments d’Eltdown et dans ceux de Celæno, les différentes méthodes de datation les rendent tous à peu près contemporains.[33]
Plusieurs des Fragments d’Eltdown furent transférés en 1941, après beaucoup de controverses et d’acrimonieuses batailles judiciaires, à la bibliothèque universitaire. Ce sont :

            1. Le septième éclat, grossièrement oblong de 12,7 cm x 20,8cm.
            2. Le quatorzième éclat, de forme triangulaire grossièrement équilatérale de 50 cm x 50,2cm                  x 50,1cm;
            3. Le vingt-et-unième éclat, oblong, de 42,4 cm x 27,9 cm.

            4. Le vingt-troisième éclat, un cartouche circulaire, d’environ 35 cm de diamètre, avec des                 reliefs émergeant au plus d’environ 3,55 cm.

Tous les Fragments de Celæno extraits au cours de différentes expéditions sponsorisées par l’Université sont actuellement à la Bibliothèque, encore qu’ils soient disponibles pour des prêts inter institutionnels. Ceux extraits par d’autres expéditions sont conservés dans des universités et collections privées.


III. Les Fragments de G’harne et du Sussex

Traductions
:     Gordon Walmsley; ND, Londres, Wharby Museum.
                        Sir Amery Wendy-Smith, (Bart.) ND, Londres.
                        Sir Edward Windrop, « Translations of Writings Found on Stone fragments from the                         Lost city of G’harne in Africa », The Impérial Archeological Journal 48, N°7 (Nov.                         1934) : 327-69.

Observations & Commentaires :
                        Ryan Millbue, Ph.D., The Annotated G’harne Fragments, 1965, Arkham, Miskatonic                         University Press.
                        Phileus P. Sadowsky, Ph.D., Further Notes on the Necronomicon,  (William Hamblin,                         ed.) 1980, Sofia at the University Press.

                        Gordon Walmsley, « A reconsideration of Several of the Proposed Translations of the                         G’harne Fragments », The Impérial Archeological Journal 96, N°2 (Avr. 1952) :
                        259-301.

Ce vaste ensemble d’éclats de pierres fut retiré au cours de plusieurs expéditions en Afrique, d’un site depuis livré à l’activité sismique. Les membres de l’expédition le désignèrent comme la ville « perdue » de G’harne, en Afrique centrale. A chaque fois, Windrop[34], Dyer et Pabodie [35], et les Wendy-Smith[36] découvrirent un nombre variable de pierres répandues dans la campagne. La plupart de ces fragments, à la Bibliothèque, sont relativement petits : moins de 30 cm de long; Les fragments de Wharby sont identiques.

Tous ont des points en relief organisés selon les mêmes schémas que ceux des Manuscrits Pnakotiques, et les mêmes symboles.[37] En les étudiant, Walmsley put confirmer les traductions de documents plus anciens. Il put également déterminer que, alors qu’en certains endroits mention était faite de Cthulhu, l’information contenue globalement dans les fragments suivait de près les extraits traduits des Manuscrits Pnakotiques.
D’après ce qui a été déchiffré, le cycle du mythe contenu là traite du déracinement et de la destruction de la rébellion de Cthulhu, de la capture et de l’emprisonnement de ses laquais et leurs serviteurs, ainsi que des instructions pour la sécurité et le maintien en détention d’individus et groupes particuliers. Il y a des notes très précises sur des sujets d’astronomie et des cartes stellaires détaillées.[38] Pour finir, il y a une explication des devises et des sceaux (qui apparaissent sous forme de cartouches de différentes tailles parmi les dessins des fragments) utilisés pour emprisonner les rebelles.

Cela suggère que le site où furent trouvés ces éclats était un avant-poste ou une prison pour un ou plusieurs rebelles. Les avertissements et les conseils contenus dans les textes sont identiques à ceux trouvés ultérieurement par une expédition menée par le Dr Gordon Walmsley (voir Walmsley, The History of the Race : Its Outposts & Reclamations (inachevé), ed. Simon Guest, n.d., Wharby, Wharby Museum). Dyer et Pabodie, lors de leur première expédition commune, ramenèrent quarante fragments. Windrop et les Wendy-Smith en ramenèrent un plus grand nombre en Angleterre.
Les Fragments du Sussex sont en tous points semblables à ceux de G’harne. Le contenu du texte est le même et le but recherché semble apparemment le même. Ils sont également grosso modo identiques, en ce qui concerne l’époque, à ceux de G’harne. La seule différence véritable réside dans le fait que les éclats du Sussex furent trouvés en Angleterre et dans le nord de l’Europe, et non en Afrique. Des tentatives ont été faites, jusqu’ici sans succès, pour relier ces fragments à Stonehenge.
Cinq des Fragments du Sussex, du Wharby Museum, en Angleterre, sont en prêt réciproque permanent à la Bibliothèque.

Ce sont :
            1. Le neuvième — presque une stèle avec des écritures sur trois côtés et des symboles sur                la quatrième. La base mesure 80,3 cm x 50,3 cm. Tous les côtés sont fuselés vers le                sommet, le plus haut mesure 120,4 cm depuis la base.
            2. Le onzième — un cartouche en forme de tuile ; ébréché, mais avec un côté complet. Carré                de 45,5 cm de côté.
            3. Le trente-troisième — approximativement oblong de 32 cm x 22,8 cm.
            4. Le trente-huitième — envoyé à la Bibliothèque pour reconstitution.
               Il a été brisé in situ  [39]. Des morceaux manquent. Egalement une stèle avec                seulement un côté reconstructible de 44,2 cm x 17,9 cm
            5. Le quarante et unième — une petite pièce sans écriture avec seulement des pictogrammes                (pas de hiéroglyphes) de 28,3 cm x 14,8 cm./

LE DEPARTEMENT DES ANTIQUITES ORIENTALES.

Le Département des Antiquités orientales est situé dans l’aile Copeland de la Bibliothèque. Il fut mis sur pied grâce à de généreux dons de l’Association des Anciens Elèves de l’Université. Il renferme une grande variété de livres et d’objets d’Asie et du bassin Pacifique, dont certains des plus anciens ouvrages asiatiques connus, particulièrement de l’Asie du sud-est. Il renferme également les papiers du défunt Dr H.H. Copeland, revenus à l’Université depuis le Sanbourne Institute des Antiquités du Pacifique.
Comme pour la Bibliothèque de Pierre, les différents documents collectés ne sont pas uniquement dans ce seul Département. Il concentre cependant, en un lieu essentiel des exemplaires de livres rares qui seraient autrement disséminés dans les bibliothèques du monde entier. De plus, bien que la majorité de ses livres célèbres ne soient pas les plus vieux, ils sont, de l’avis de tous, très étranges.

I. Les Sept Livres cryptiques de Hsan [40]

Anonyme ; langue originale inconnue, mais peut-être apparentée au chinois..


Traductions :

Chinois :
Connus pour avoir été traduits en chinois très tôt. Ils furent parmi le guwen shangshu apparentés au juwen shangshu avant 213 av. J.C. Le juwen shangshu fut plus tard apparenté au chinois moderne (voir ci-dessous) [41]
           
Français et russe
: 1920, Shanghaï, NP, Anonyme ; nombre d’exemplaires incertain, apparemment dans une traduction précise d’un texte en chinois du XVIIe siècle maintenant dans une collection privée en Angleterre. Illustrés. Les Antiquités orientales acquirent un exemplaire en chaque langue de la succession de feu Wilbur Akeley.
           
Français
: 1943, Marseille, par le Lama Dordji Ram, édité par Alexandra David-Neel (?) à partir d’une version préhistorique d’origine tibétaine ou d’Asie centrale, complète en trois volumes, sortis en contrebande d’Asie durant la Seconde guerre mondiale. Maintenant dans une bibliothèque privée, en France, depuis le décès du Lama. 1200 exemplaires imprimés (trois volumes reliés en un seul). Diffère sensiblement des éditions de Shanghaï. L’exemplaire des Antiquités orientales est dédicacé à la Bibliothèque par Alexandra David-Neel.
Aucune édition en langue anglaise n’est connue.
Histoire.

La langue d’origine de ces livres n’est certainement pas  le chinois, mais un obscur dialecte himalayen. Les ouvrages ont probablement été apportés en Chine occidentale par le Tibet depuis les tréfonds lointains des montagnes d’Asie centrale. La légende dit qu’ils vinrent, par les montagnes Kun Lun et Tien Shan, d’un monastère ou d’un temple situé dans une plaine que les Chinois nommaient simplement Leng, c’est-à-dire « froid » ou « frais »;
Les livres furent très tôt traduits en chinois, les premières estimations historiques de Han plaçant les traductions aux environs de 4200 av. J.C. Les savants avant 213 av. J.C. les transcrivirent régulièrement sous la forme du langage contemporain maintenant désigné comme guwen. Les ouvrages dans la (les) langue(s) originale(s) circulèrent des siècles avant les Incendies de Qin. Les transcriptions étaient facilement accessibles à tous ceux qui les recherchaient ou en avaient besoin.

En 213 av. J.C, sur l’ordre du Premier Empereur, toutes les versions en langue chinoise (et probablement beaucoup des originales) qui étaient entre des mains privées furent détruites ou confisquées durant le Bûcher des Livres.
[42]. De plus, les savants et les chamans versés dans leur contenu et adeptes des pratiques qu’ils décrivaient, débusquèrent et tuèrent, par décret impérial, comme le furent beaucoup d’autres savants, les sorciers et les chamans en désaccord avec le Premier Empereur [43]. Quelques exemplaires furent confisqués et gardés dans la bibliothèque Impériale jusqu’à ce qu’eux aussi soient détruits quelques années plus tard. En 207 av. J.C., au début de Han Ier, le Palais impérial, « avec les archives et les bibliothèques oú étaient stockés  nombres des derniers exemplaires de livres cachés» fut saccagé et réduit en cendres. [44]

Quelques années plus tard, encore sous la première époque de Han Ier (202 av. J.C.- 9 ap. J.C.) des tentatives furent effectuées pour retrouver la connaissance perdue et pour localiser les textes qui avaient survécu aux livres détruits, sans se soucier de ce que ces livres auraient pu contenir. Des tentatives furent également faites pour ramener en Chine les savants rossés et exilés qui avaient réussi à fuir le massacre. Mais on s’aperçut rapidement que les textes survivants des Livres de Hsan dans leur langue originale ne se trouvaient plus en Chine, non plus que les savants ou les chamans restés en Chine qui admettaient connaître ce langage.

Des essais de reconstitution furent faits à partir de textes chinois fragmentaires réintroduits dans le pays depuis l’étranger : ceux qui font autorité furent ceux regroupés par le néo-légendaire Lão Chiào Yuan
[45], connu à la fois comme savant et comme grand sorcier magicien, qui avait échappé aux déprédations de Qin et avait fui en Asie centrale. Il revint aux domaines de Han dans son grand âge avec une transcription chinoise partielle (en juwen). Comme l’ont fait les autres savants restants dans beaucoup d’autres disciplines, il tenta de restaurer le reste de mémoire. [46]

Des tentatives pour obtenir des exemplaires dans des révisions en langue originale ou himalayenne du Tibet ou de l’Asie centrale réussirent partiellement car les grands magiciens, sorciers et chamans de l’Himalaya et des steppes, refusèrent non seulement d’autoriser que leurs livres soient pris à l’étranger ou copiés par des étrangers, mais également résolument de voyager à l’intérieur de la Chine, sans se soucier des appas qu’on leur tendait. Tous les exemplaires que les autorités chinoises avaient envoyés chercher, furent cachés. Aucun des sept livres dans la langue originale ou en guwen shangshu authentifié ne fut jamais ramené entre des mains chinoises officielles ou privées après les Incendies de Qin. Toutes les transcriptions chinoises sont des copies fidèles des reconstitutions altérées de l’époque Han.

Trois textes authentifiés de l’époque Han et un de la période Sui, qu’on a jugé avoir été « corrigés » aussi précisément que possible, sont connus à ce jour. Tous sont conservés dans des caves à l’environnement étudié pour protéger le papier fragile de la détérioration. Deux des exemplaires de l’époque Han  sont à Taïwan et le troisième est en Corée. L’exemplaire de la période Sui est à Miskatonic. Les éditions ultérieures des dynasties Ming et Sung, copiées principalement à partir de l’un des textes de l’époque Han, se trouvent dans une collection privée ou dans les collections de l’Université. Les exemplaires des époques  Ming et Sung, bien qu’ayant tendance à être abondamment et somptueusement illustrés, tendent également à avoir des textes très erronés ou altérés.

Les versions tibétaines semblent être de deux sortes. La première consiste en trois ensembles anciens de trois volumes, chacun écrit en langage chiffré sur un matériau non identifié, apparemment un amalgame de matière animale et végétale. Le code fut en fin de compte déchiffré en 1950. Ce langage n’est pas du tibétain ou quelque chose d’analogue, bien que l’alphabet utilisé soit une forme primaire de celui trouvé dans les aires éloignées de l’Asie centrale au cours du premier siècle après J.C. La syntaxe et l’orthographe sont identiques à celles découvertes sur certaines des pierres, des éclats d’argile et des fragments de la Bibliothèque de Pierre. Cependant, la transcription doit être faite avec soin, ou ne pas être faite du tout.

Chaque ensemble de livres (les « sept » dans chaque cas sont tous regroupés en ensemble de trois volumes) est relié avec des couvertures de bois gravé légèrement obscènes. Chaque volume fait environ 62 cm sur 21cm. Deux de ces ensembles furent éloignés du Tibet vers la fin des années 1800, ou au début des années 1900, pour être mis à l’abri. Un exemplaire est encore sous la garde et la surveillance du Dalaï Lama. L’autre se trouve dans les Antiquités orientales.
Le second type tibétain est fait de livres, originellement en langage tibétain, dont on prétend que les textes sont identiques à ceux écrits en langage codé. Avant l’invasion du Tibet par la Chine en 1959, la plupart des grands monastères auraient possédé au moins un exemplaire complet en langue tibétaine dans leurs bibliothèques. Depuis 1959, seuls huit sont réapparus. Deux furent saisis au monastère Shigatse par les autorités chinoises. Ils disparurent sur la route de la Chine avec les troupes chargées de leur garde. On dit que ces mêmes troupes ramenèrent à Beijing un nombre important de statuettes étrangement gravées et une caisse d’objets de tailles variées ressemblant à des étoiles à cinq pointes.
Durant les premiers jours de l’invasion, les six ensembles de la grande bibliothèque Sakya furent rapidement éloignés par les moines, avec d’autres ouvrages rares et de valeur, et dispersés pour être mis à l’abri. L’un d’eux est aux Antiquités orientales et un autre se trouve à la Bibliothèque de l’Université d’Etat de St-Pétersbourg. Un ensemble est également à l’Arsenal et un autre dans une collection privée en France. L’endroit où se trouvent les deux exemplaires restants est sujet à spéculation : on croit qu’ils se trouvent encore tous les deux en Asie.
Selon la tradition, les trois livres écrits en langage codé sont mot pour mot des copies précises des sept livres originaux. Les moines de certains monastères éloignés étaient, paraît-il, capables de les lire et de les transcrire en langage tibétain. On n’a malheureusement pu comparer que de très petites portions des textes en chinois et en tibétain, parce que les clés de ces très vieux textes ont été perdues
Des rumeurs racontent qu’au moins les deux premiers exemplaires en tibétain sont dans la Bibliothèque pontificale, sortis paraît-il en contrebande du pays par les prêtres dominicains expulsés au début du XVIIe siècle.  S’il en est ainsi, il n’en a jamais été fait référence dans la littérature occidentale ; et ils ne sont pas répertoriés dans les catalogues publics de la Bibliothèque.
Contenu.
Intéressante est la description d’un grand plateau montagneux, pas luxuriant, mais habitable, environnant une grande ville ou temple construite dans les rochers. Il y a une description des pratiques et des coutumes de ses habitants tout comme une richesse de détails sur d’autres créatures et races résidant soi-disant dans et autour de cette ville d’Asie centrale. On trouve des références identiques dans Hérodote [47] et dans certaines explorations ultérieures de la Perse de la toute première époque. On trouve des versions peu claires et imprécises des mêmes descriptions, sous les dynasties Sung et Ming, dans les travaux et dans les encyclopédies [48]. De toutes façons, les descriptions sont bizarres et excentriques.
Il y a également des descriptions de la langue, des coutumes quotidiennes et des pratiques, dont beaucoup, selon les critères occidentaux, apparaissent perverses et obscènes ; des guerres et autres troubles impliquant des êtres étranges et ceux d’autres aires dans les montagnes ; la destruction et l’abandon de la cité et/ou des habitants de la cité près de ou sous la plaine de Leng ; le signe Ancien. Les livres contiennent également des citations du Texte de R’lyeh et des incantations semblables aux Chants Dhol.
Comme c’est souvent le cas avec une telle littérature, les montagnes ne sont pas décrites avec précision et les noms des lieux ne signifient rien aujourd’hui. On croit toutefois que l’endroit se situe dans des régions oubliées des voyageurs durant des siècles à la fois par les Tibétains et les Chinois et coupées du reste du monde par les membres d’une tribu à cheval.

II. Le Livre de Dzyan [49]

               « Livre pour Interpréter les Caractères Ecrits Secrets » ou « Livre de Caractères pour                Interpréter les Secrets »

              Anonyme ; fragmentaire ; jamais publié en Occident ; reproduit à de nombreuses reprises.

Historique :

Il s’agit d’un texte ancien, bien connu en Chine depuis peut-être des millénaires. La légende rapporte que les six premiers chapitres sont antérieurs à la Terre elle-même [50]. Il fut traduit en guwen chinois  et commenté en permanence par les sorciers et les chamans. Des livres dans la langue originelle existèrent en même temps que les transcriptions en chinois dans les grandes bibliothèques royales et régionales. Des exemplaires complets disparurent durant le siècle du Bûcher des Livres [51]. Le seul exemplaire « originel » encore existant fut découvert vers 595 ap. J.C., dans un site funéraire volontairement effacé, dans une grotte découverte par hasard par des marchands près de la frontière actuelle du Tibet, à Sinkiang.

L’accès à la grotte renfermant la tombe était orné de glyphes semblables à ceux trouvés sur les Fragments d’Eltdown et de G’harne. La tombe elle-même est ornée d’une configuration en relief, à cinq points, qu’on a élucidé depuis comme en relation avec le « Signe Ancien ». La tombe était occupée par le squelette difforme d’un individu identifié, par des documents et des objets trouvés dans d’autres parties de la grotte, comme étant un chaman tristement célèbre qui pratiquait des rites interdits à l’encontre d’un seigneur local. Le seigneur survécut pour voir le shaman exécuté et enterré avec ses livres et ses attirails. Des avertissements étaient gravés tout autour de la grotte, en chinois et dans plusieurs autres langues, à qui voulait les entendre, de laisser ce qu’il trouvait en place et de quitter les lieux.

La grotte fut connue mais évitée durant des siècles par les ermites, les bandits et les pâtres locaux. Les marchands qui pillèrent la tombe furent trouvés peu après démembrés là, leurs membres éparpillés sur le flanc de la montagne avec les livres et le reste du butin.
On retrouva par hasard le livre dans la bibliothèque du prince de Shu, vers 600 ap. J.C.(sous la dynastie Sui), et il fut le seul à disparaître lorsque le prince, accusé de pratiquer la magie noire, fut, à cause de cela, réduit au rang de roturier [52]. Il fut plus tard légué à la bibliothèque impériale par un célèbre poète auquel il fut ultérieurement retourné après avoir été officiellement copié malgré la proscription impériale à l’encontre de tels ouvrages [53]. Des notes ayant subsisté dans les archives impériales indiquent l’utilisation de la version impériale pour réaliser de nombreux exemplaires supplémentaires, à des fins privées, avant qu’elle soit annoncée comme volée vers 1530. L’exemplaire impérial (identifié par ses marques et ses sceaux) et deux transcriptions du XIIIe siècle furent finalement trouvées et prises en Angleterre en 1902 par un missionnaire excentrique qui déclara les avoir obtenu alors qu’ils étaient dans un obscur monastère de la moderne Sinkiang. Ils disparurent peu de temps après.

Contenu :

C’est grâce à la Pierre de Rosette que beaucoup de textes de source extrêmement obscure, dont certains  détenus dans la Bibliothèque de pierre (à l’exception des parties les plus anciennes des Manuscrits Pnakotiques) ont pu être traduits, de même que les différentes inscriptions et les écrits ultérieurs associés au cycle du mythe de Cthulhu : cela constitue quelques-uns des guwen shangshu jamais découverts [54]. Les deux dernières transcriptions sont des copies exactes des premières. Les motifs à points et les glyphes figurent parmi les précurseurs des premières formes connues de chinois et de sanscrit. Les savants considèrent qu’il s’agit de l’information la plus large disponible sur le cycle du mythe de Cthulhu. Y est même inclus « l’arrière-plan nébuleux des entités transgalactiques qui se cachent sur les planètes infinitésimales ... y installant des avant-postes, et repoussant à l’occasion d’autres formes accidentelles de vie ... pour occuper totalement les lieux » [55]

Chaque volume mesure approximativement 50 centimètres sur 31, et consiste en un ensemble de tablettes de bambou, renfermant chacune 40 caractères chinois, 60 points en relief, 50 glyphes et 11 lignes d’une langue qui préfigure le sanscrit. [56]
Lorsqu’il est correctement collationné, chaque texte se répète lui-même dans chaque forme d’écriture. En faisant des comparaisons avec le sanscrit originel et avec chacun des premiers fragments en chinois, et en utilisant les différents textes occidentaux sur la cryptographie et les chiffres, particulièrement ceux de Trithème, Walmsley put en fin de compte présenter des transcriptions des fragments de G’harne et du Sussex et clarifier les premières traductions de quelques parties des Manuscrits Pnakotiques et du texte de R’lyeh. (Voir Gordon Walmsley, Notes on Deciphering Codes, Cryptograms and Ancient Inscriptions, N.D., Londres)
Les tablettes de bambou sont reliées à l’aide de fils de soie noire. Chaque reliure comprend quatre volumes contenant le texte complet. Chaque volume est recouvert d’un matériau fin, en apparence de la soie, mais qu’une inspection plus minutieuse ne peut identifier. Le tout est pour finir relié ensemble par des lanières de peau animale. 
    
L’original de l’ensemble (qui date de 595 ap. J.C.) est au Musée de Wharby, en Angleterre. Il a été soigneusement authentifié, encore que les Administrateurs du Wharby n’aient jamais divulgué par quel moyen. L’exemplaire impérial se trouve aux Antiquités orientales, cadeau d’un donateur anonyme. Les deux autres ensembles furent vendus à des acheteurs chinois de Formose en 1936, et on ignore actuellement où ils sont. Les textes du Wharby et de la Miskatonic ont été particulièrement reproduits et les copies reliées pour un usage institutionnel.

II. Le Texte de R’lyeh.

Traductions :

            Révision chinoise : Ainsi appelée parce que le texte est écrit dans des caractères qui ressemblent à du chinois mais la langue n’est ni le chinois ni autre chose qui s’y rapporte. Le texte a été provisoirement daté de 15000 ans, d’après des études à la fois au microscope et des caractères. Il s’agit d’une forme d’écriture très primitive et très obscure. Des preuves internes confirment qu’il s’agit d’un résumé et d’une interprétation de certains textes très anciens.
           
Deux exemplaires complets de la Bibliothèque consistent, par exemple, en 228 bandes de bois reliés ensemble en 76 paquets de trois bandes, dont chacune mesure 30,6 cm sur 51 cm. Le bois est travaillé mais il n’est pas gravé. Chaque paquet est relié, par des fils de soie, dans des boîtes de bois uni. Dans chaque boîte il y a également un ensemble de neuf tablettes de pierre, mises à jour en même temps, qui mesurent 61,2 cm sur 30,6 cm. Chacune comprend à la fois des caractères et des figures. Dans chaque cas, les 237 bandes et tablettes forment un texte complet. La plus ancienne, laquée, fut le premier don d’Anne Tillinghast (voir Introduction). La dernière acquisition fut faite il y a 90 ans, découverte en 1901 au cours de l’expédition conduite par H.H. Copeland sous les auspices de la Fondation Pickman.
           
Un troisième exemplaire dans sa forme manuscrite fut le cadeau de Paul Tuttle (Promotion de 1927). Il provenait de la succession de son défunt oncle, Amos Tuttle, auquel il était parvenu « de quelque part dans la nuit intérieure de l’Asie » et qui l’acheta pour la somme fabuleuse de 10000 dollars [57]. Il s’agit d’un très vieux papier relié en peau humaine dans un coffret recouvert de fine laque jaune unie.
             
            En latin : Transcription anonyme entre la fin du IIIe siècle et le début du IIe siècle av. J.C. à partir d’une transcription antérieure supposée de sources babyloniennes ou perses. Ce texte a été comparé positivement à la révision chinoise des savants modernes. C’est un codex de 200 manuscrits extrêmement anciens aplatis et reliés avec une méthode  pratiquement moderne (du XXe siècle). Le tout mesure 92,5 cm sur 45 cm et est conservé dans un caveau spécial à l’environnement contrôlé.
 
 
 
 

           

                En allemand : Liyuhh : Adaptation et analyse anonyme du texte en latin [58], de même qu’une traduction, complète, avec toutes les illustrations et cartes [59] découvertes dans la révision chinoise. Extrêmement rare, il fut publié en privé au XVIIIe siècle [60]  dans une édition rare de 400 exemplaires. Les Antiquités orientales en détiennent deux.

            En anglais : Traduction célèbre (ou notoire) de Lord Rochester de la version en latin, officiellement bannie parce que scandaleuse, irréligieuse et jamais publiée. Plusieurs manuscrits de la main de Rochester existent cependant, de même qu’un certain nombre d’exemplaires d’autres personnes, corrigés par Rochester. Les Antiquités orientales ont la chance de posséder cinq exemplaires, deux de la main de Rochester et trois corrigés par lui. Tous sont reliés en soie travaillée et enfermés dans un fin coffret laqué (exportation chinoise du XVIIIe siècle). Certaines illustrations, apparemment du traducteur, de source inconnue. Largement consulté et souvent copié (Rochester était assez érudit), c’est le texte sur lequel Shrewsbury et Copeland basèrent tous deux leurs examens annotés des textes en latin.
           
Note
: Les traductions ci-dessus sont les meilleures connues. Cependant, des citations du Texte de R’lyeh, ainsi que des références, ont été trouvées dans toutes les langues. Cela a été, au moins partiellement, largement traduit.

            Commentaire :

                Seth Bishop, Son Livre : Being Exerts from the « Nekronimicon », le « Culte des Goules », les « Manuscrits Pnakotiques » et Le « Texte de R’lyeh ». Copié de sa propre main dans les années 1919 à 1923, Manuscrit olographe n° E7-1480A, Bibl. De l’univ. De Misk.

               
Harold Copeland, plusieurs Etudes sur la culture préhistorique du Pacifique avec des références à la fois au Texte de R’lyeh et à l’Ecriture ponape.
               
                Laban Shrewsbury, Ph.D. An Investigation into the Myth-Patterns of Latterday Primitives with Especial Reference to the R’lyeh Text, 1936, Arkham, Miskatonic University Press.

Contenu :

Ce mince volume (157 pages imprimées) constitue le grand texte de Cthulhu. Il comporte les détails de sa guerre avec les Dieux Anciens, son emprisonnement et celui de ses disciples et apparentés, les explications de ce qui devait être fait pour les libérer, ainsi que les conséquences de son retour [61]. C’est le travail sur lequel les cultes mondiaux de Cthulhu se basent sous une forme ou sous une autre (Le Livre de Dzyan couvre une gamme beaucoup plus étendue de sujets). Les différentes sections, sous la forme manuscrite, on été traduites dans la plupart des langues. La majorité des chants connus, des invocations à Cthulhu et des éloges de ses laquais qu’on trouve dans le Necronomicon, se trouvent d’abord dans ces pages.
L’ensemble de manuscrits, connu sous le nom de Chants Dhol [62] est très apparenté au Texte de R’lyeh. Ils furent découverts vers 1650 en Asie dans un temple à la réputation néfaste. Des analyses ont démontré que les parchemins pouvaient être aussi anciens que le bois sur lequel le Texte de R’lyeh est écrit. Les Chants Dhol, toutefois, sont rédigés dans une forme première de langage qui serait peut-être devenue le Shang chinois (la première forme de langage écrit ayant un rapport avec le guwen shangshu).

Les « chants » sont, en fait, une collection de formules pour les invocations, le rassemblement et la destitution de Cthulhu et de ses laquais. Certaines de ces formules semblent également être des protections contre « le Signe Ancien » et aider à l’utilisation de certains objets désignés. Aucun de ces chants ne semble avoir pour but la méditation ni être considéré comme un hymne. Les manuscrits contenant ces chants furent légués à la Bibliothèque en 1919 par un marchand chinois de Shanghaï.

IV. L'ecriture Ponape.

Traductions :    


                Capitaine Abner Ezekiel Hoag, 1735-36, Arkham, Ms. seul, Bibliothèque Kester, Salem,
                Massachusetts.


                Harold Hadley Copeland, Ph.D., 1907, Arkham, Miskatonic University Press.
           
Commentaires et observation
:

 
                Harold Copeland, Ph.D., Polynesian Mythology with a Note on the Cthulhu Legend Cycle,
                1906, Arkham, Miskatonic University Press.
                   --------, The Ponape Figurine, 1910, Arkham, Miskatonic University Press.
                   --------, The Prehistoric Pacific in Light of the Ponape Scripture, 1911,


                Arkham, Miskatonic University Press.
                L.N. Isinwyll, Ph.D., et également, Findings of the Miskatonic University


                Pacific Basin Study Group, 1975-1982, Foundation fir the Study of Primitive Metaphysics,
                1985.
         
                Ian Mustall, Ph.D., « Understanding the « Ponape Scripture » », Journal of

               
Medieval Metaphysics 117, N° 3 (oct. 1986) : 211-78.

              
                Solar Pons, An Inquiry into the Nan-Metal Ruins of Ponape, 1903, Londres, impression
                privée.

Ce document fut découvert par un capitaine de bateau à Ponape parmi des ruines monolithiques basaltiques [63]. Véritable codex, c’est un ensemble de tablettes de bois enfermées avec soin entre des couvertures de bois aux gravures indécentes reliées ensemble par des lanières de peau humaine. Le bois n’a jamais été identifié. Les textes sont, en partie, un examen des premières formes de cultes de Cthulhu chez les insulaires du Pacifique. Cela implique donc également que très tôt il existait des centres de tels cultes non seulement dans le bassin du Pacifique mais aussi partout dans le monde.

Le (ou les) rédacteur(s) de l’Ecriture étaient bien informés de l’emprisonnement des laquais de Cthulhu et de Cthulhu lui-même [64]. L’Ecriture semble avoir été véritablement rédigée par quelqu’un qui essayait de circonvenir ou de séduire des aborigènes qui ne se doutaient de rien afin qu’ils aident à l’éventuelle libération des captifs. Cela induit aussi qu’autrefois les très naïfs bipèdes ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour leur éventuelle libération ; leur utilité comme domestiques aura fait qu’à la fin, Dieu merci, ils furent également comestibles !
Bien que copié à plusieurs occasions, le volume de la Bibliothèque Kester de Salem est le seul livre écrit dans une langue spécifique. La traduction du capitaine Hoag, également à Salem, n’a jamais été complètement authentifiée principalement par manque de données confirmées et par suite d’une connaissance incomplète du dialecte, obscur. Le lieu de localisation exacte du livre s’évanouit avec la mort de celui qui l’a découvert, le Capitaine Hoag.
La traduction de Copeland est basée sur sa connaissance de certains des premiers dialectes et langages de cultures du Pacifique glanées au cours de ses importants voyages. Ses notes, maintenant à la Bibliothèque, montrent qu’il a collationné de façon étendue  des traductions de Hoag avec des documents qu’il s’était procuré en Asie du Sud. Copeland authentifia une grande partie du manuscrit de la Kester. Le travail n’était pas terminé lorsqu’il mourut.

LA COLLECTION DARBY

Parmi les livres peu communs et rares détenus par le Département de Tradition Esotérique et de Littérature Occulte, aucun n’excite plus l’intérêt ou n’a provoqué plus d’investigation de la part des érudits que ceux qui composent la collection Darby. Placée à la Bibliothèque sous la tutelle du conservateur érudit Danforth, la Collection Darby offre une idée du type de littérature ésotérique qui a rendu la Bibliothèque universitaire célèbre. Parmi les livres et les manuscrits dont la bibliothèque est extrêmement fière figurent le Codex Dagonensis et le Livre d’Eibon, qui sont tous deux des pièces manuscrites uniques. De plus, on y trouve plusieurs exemplaires intéressants des Cultes des Goûles, du De Vermis Mysteriis, de l’Unaussprechlichen Kulten, et du Nécronomicon.


I. Le codex Dagonensis

Dit Le Livre noir, anonyme, fragmentaire. 

L’appellation de l’un des cinq codex, enluminé et par ailleurs illustré, d’époques différentes, ne remonte pas apparemment au-delà de l’an 1000 ap. J.C. Chaque codex est relié en un matériau organique : deux en peau humaine, un en un cuir qui ressemble à une peau de batracien, et deux en peaux d’animaux inconnus. Tous sont très répulsifs au toucher, et leur couverture tend à attirer l’humidité atmosphérique, ce qui les recouvre d’une sueur grasse lorsqu’on les manipule. Tous les codex sont maintenus dans une atmosphère contrôlée. Tous les manuscrits sont en vélin réalisé à partir de matériaux, autres que les peaux de mouton, d’animaux inconnus. 
Tous les manuscrits sont en deux langues et contiennent également un code indéchiffrable. Les parties de ceux qui sont enluminés et illustrés sont rédigées dans une forme gothique primitive. Tous les écrits, tous les chants et toutes les incantations sont écrits dans une langue inconnue, qui semble se rattacher de très près au Texte de R’lyeh. Le nombre de manuscrits de chaque codex varie  (plus ou moins cinq) selon la part de rituels de Sathlatta et de Tsathoggua qu’il contient.

Traductions :     Aucune n’est complète.

            En anglais : Wilfred Larmer, manuscrit non publié, Wharby, Angleterre (d’après un exemplaire             du Cthaat Aquadingen)
           
            Commentaire (en anglais) : Martin Spellman, 1935, Oakdeene (Angleterre), olographe, non             publié, Wharby, Angleterre (réalisé d’après un exemplaire du Cthaat Aquadingen.

Histoire :

Encore que les origines des manuscrits du Codex Dagonensis et  codex semblables soient obscures, une preuve interne suggère qu’il y aurait eu à l’origine bien plus de cinq volumes, puisque aucun des volumes encore existants n’est exactement le même; Toutefois, tous contiennent en gros le même type de matériaux. Les manuscrits furent apparemment trouvés à travers le nord de l’Europe et reliés et décorés dans d’obscurs monastères et couvents, ou dans leurs équivalents pré chrétiens.
Ceux-ci furent remarqués par les visiteurs de certaines des villes de l’ancienne Hansa où ils ont été apparemment trouvés (et en partie copiés) et à partir desquelles ils circulèrent plus tard dans le Nord de l’Europe par les anciennes voies de commerce hanséatiques. Bien qu’ils fussent connus très tôt en Germanie, il semble qu’aucun des codex ne soit tombé entre les mains de l’Eglise persécutrice, ou des autorités séculières, au cours d’hérétiques croisades ou, plus tard, durant la sorcellerie médiévale. D’un autre côté, des savants voyageant en Irlande ont rapporté qu’avant 400 ap. J.C., des missionnaires chrétiens du Nord pestaient contre leur influence et condamnaient leur usage comme anathème. Aucune certitude quant à la date d’obtention du volume présentement dans la bibliothèque du Vatican.

Tous les codex sont conservés discrètement : ni cachés ni interdits. Ils ne sont toutefois connus et consultés que par des étudiants spécialisés en occultisme.
Des cinq codex encore existants, deux (se référant tous deux au Cthaat Aquadingen) sont dans des collections privées en Angleterre. Ils ne sont généralement disponibles pour ceux qu’ils intéressent qu’avec des accréditations en règle. Le volume détenu au Vatican (le Codex Maleficium) est d’habitude inaccessible. Le volume conservé à Upsala (le Codex Spitalsk) [65], le plus ancien des cinq, semble-t-il, peut également être consulté sur accréditations tout comme le Codex Dagonensis à l’Université de Miskatonic.
 
L’exemplaire de Miskatonic fut transféré par acte notarié à l’Université en 1928 lorsque, à Innsmouth, Massachusetts, l’Ordre Esotérique de Dagon, un culte local, fut interdit et supprimé, et ses membres temporairement dispersés. L’ouvrage appartenait au capitaine Obed Marsh, fondateur de l’Ordre. L’énigme reste entière quant à la façon dont il l’obtint. Le Codex Dagonensis est revêtu d’une étrange peau de batracien. Chacun des 170 manuscrits reliés mesure 62 cm sur 40 cm ; plusieurs sont illustrés et comportent des cartes.  Les couvertures mesurent 69,3 cm sur 44 cm. Bien que la Bibliothèque de l’Université ait la garde du codex, suite au transfert notarié ou au don des héritiers du capitaine Marsh, il est à la disposition pour étude, sur demande, aux membres de l’Ordre Esotérique de Dagon, qui le consultent encore à l’occasion.


Contenu.

Ce grimoire est hautement considéré dans les cercles occultes.  Bien que défini comme une collection presque légendaire d’écrits et d’incantations, prétendant entre autres, « relater la montée propre aux éléments d’une certaine eau — et de l’océan — et autres ‘démons’ aux origines plus obscures »[66], il a été également décrit comme un livre « diabolique » d’ « horreur océane »[67](faisant plus particulièrement référence au Cthaat Aquadingen). Le texte traite également clairement  de démons d’origine plus qu’obscure, hostiles à l’Humanité, dont l’existence se perpétue encore .

Le titre des exemplaires anglais n’est que partiellement traduisible. « Cthaat » ne semble  provenir d’aucune langue connue et le texte n’indique pas de source. D’un autre côté, « Aquadingen » semble être un mot composé du latin « aqua » — eau, et de l’élément allemand, « (d)jingen » = peuple de, d’où peuple de l’eau.
Bien que les cinq codex diffèrent quelque peu, chacun contient au moins ce qui suit [68]:

            1. Le Chant funèbre de Nyhargo (et parfois des extraits du Code de Nyhargo)
            2. Des paragraphes ou des sections de l’élaboration, ou de la non-élaboration, du Signe             Ancien.
            3. Au moins un Sathlattae complet (les Sathlattae sont des chants et des rituels dédiés à             Ubbo-Sathla) comme suit :
                        a) le Cthaat Aquadingen, un volume possède le Quatrième et l’autre, le Sixième.
                        b) le Codex Maleficium, le Troisième.
                        c) le Codex Dagonensis, le Troisième et le Huitième (ensemble).
                        d) le Codex Spitalsk, le Second.           

            4. Plusieurs pages des Rituels de Tsathogguan.
            5. Des protections pratiques pour protéger les utilisateurs de tout ce qui a été invoqué.
Notez également que l’un des codex anglais comporte deux demi versions reliées séparément.

De Marigny et le Dr Hike affirment tous deux que les codex peuvent être mieux « utilisés » en combinaison avec le Texte de R’lyeh et les Chants Dhol [69].

II. Le culte des goules

Auteur :  Antoine-Marie Augustin de Montmorency-les-Roches, Comte d’Erlette (1635- vers 1693)

Traductions :     Pas de traductions en anglais connues — On peut trouver des exemplaires en italien et en espagnol dans les bibliothèques privées de par l’Europe;
Histoire de la publication : Pas de publication connue. Existe principalement sous forme manuscrite, dont plusieurs ont été authentifiées. D’Erlette imprima en secret quelques exemplaires sur sa propre presse. Trois existent encore ; on ignore combien étaient encore en préparation.
           
Commentaire :  Edward Barnes Halpin, « La Magie cthonique montagnarde dans Les Cultes des Goules », Revue du Monde Surnaturel [70] 12, n° 2 (juin 1943).
           
Documents de bibliothèques :

                                   1. Manuscrit daté « 13 août 1681 70», relié en lanière de peau humaine blanche ; armoiries et inscription effacées ; 153 pages, belle écriture, 13,35 cm x 10,2 cm. Don de Paul Tuttle (promotion de 1927).

                                   2. Manuscrit non daté aux armes du Duc de Montmorency, relié en lanière de peau humaine blanche ; dos au soleil décoloré ; tacheté ; très petite écriture, 12 cm x 9,9 cm. Don d’Anne Tillinghast.

                                   3. Manuscrit daté «  ... fév 1666 » dédicacé par d’Erlette à Guiborg, qui aurait été son dernier exemplaire personnel. Notes dans les marges de la main de Guiborg ; lanière de peau humaine blanche, fermoirs et clés en or ; 151 pages, 13,2 cm x 11,3 cm. Succession de Wilbur Akeley.
                                   4. Manuscrit en espagnol, non daté, blasons et inscription effacés, contenu identique au texte français ; veau rouge, endommagé par l’eau; 152 pages, 13,25 cm x 10,2 cm. Don anonyme, 1859.
                                   5. Manuscrit en espagnol, non daté, pas d’autre identification, seulement les quatre premiers chapitres,  sans reliure ; cousu à la main, emballé dans de la soie blanche, avec des cordonnets dorés ; 57 pages, chacune de 22 x 16 cm ; don d’Anne Tillinghast.
Histoire.

Un jeune cousin de Louis XIV, roi de France, Augustin de Montmorency-les-Roches, d’une branche cadette de Montmorency, différente de la famille royale d’aujourd’hui, passa la plus grande partie de son existence dans différents châteaux médiévaux des Pyrénées près de la Navarre, au lieu d’être dans la mouvance de la Cour à St-Germain. Il étudiait longuement les pratiques religieuses anciennes pré chrétiennes interdites de sa région lointaine, où, au Xe siècle, des moines fidèles parlaient de l’existence de lieux cachés et obscurs, adorant des  déesses à la poitrine tombante et au ventre gravide, en pratiquant des feux rituels, des cérémonies funèbres impies et autres abominations [71]». Les moines fidèles auraient pu dire la même chose au milieu du XVIIe siècle.
Au cours de ses recherches, il exécuta beaucoup de cérémonies « antichrétiennes » et « d’abominations », afin, disait-il, de les étudier minutieusement.
  
Misanthrope à une époque de grande prouesse sociale, le jeune aristocrate aux ‘recherches’ hautement douteuses, attira néanmoins l’attention des notables locaux. Son antipathie envers le catholicisme et l’enthousiasme de certains éléments de la populace locale, en aidant ses « recherches religieuses outrancières » et en « recréant » des pratiques religieuses non chrétiennes, attirèrent l’examen minutieux de l’Eglise. Son comportement et celui de ses vassaux furent suffisamment alarmants pour justifier une réprimande royale.

Le manuscrit des Cultes des Goules fut apparemment terminé en 1665, et cette année-là, il circula librement sous forme de manuscrit parmi les célèbres sorcières parisiennes, auto-proclamées, qui pratiquaient les diableries, la nécromancie et la sorcellerie à la neuvième ou à la dixième génération »[72]; d’Erlette  est connu pour avoir préparé et apporté, d’abord à St-Germain, puis plus tard à Versailles, plusieurs originaux spécialement imprimés et somptueusement reliés. Il a également confectionné pour la noblesse des démonstrations des pratiques contenues dans son livre. On chuchota qu’il initia Madame de Montespan, la maîtresse en titre du roi, à l’occultisme par l’intermédiaire de ses propres pratiques de sorcellerie. Son plus intime associé à Paris fut l’Abbé Guisbourg, « un homme qui confesse des abominations aussi viles qu’inconcevables pour un esprit normal ... coupable de chaque crime connu contre Dieu, l’homme et le souverain ... un homme qui semble parfois être un maniaque délirant, parlant à d’autres calmement de ce qu’il fera ou dira ... lorsqu’il mourut sur le bûcher. [73]»
Dans une lettre, aujourd’hui perdue, envoyée à Mlle de Montpensier, Mme de Sévigné aurait donné à cette demoiselle, première cousine du roi, les comptes-rendus troublants du comportement de d’Erlette. Dans la lettre, elle suppliait la Grande Mademoiselle d’informer le roi sur leur abominable parent.

La nature exacte et la véritable étendue de ses activités fut finalement découverte au cours des investigations officielles menées à la lumière du grand et aristocratique scandale connue sous le nom d’Affaire des Poisons. Sa disparition soudaine en 1681 après avoir été entendu par la Chambre Ardente70 fut due à une lettre de cachet émise par un Louis XIV furieux et grandement énervé. On pense que d’Erlette mourut, seul et fui de tous, un jour de 1693, après avoir été emprisonné dans une forteresse désolée de l’Atlantique.
A cause de ‘L’Affaire des Poisons ’, les Cultes des Goules furent vigoureusement interdits en France. Jamais publiés, ils circulèrent largement sous forme de manuscrits dans Paris, ainsi qu’alentour, dans les coulisses de la Cour à partir de 1665 et, subrepticement, à Versailles vers 1678. Un exemplaire magnifiquement relié fut visiblement utilisé durant les messes noires prônées par « la grande Prêtresse des réunions et des congrégations de sorcières de Paris » [74], Mme Catherine Montvoisin (La Voisin). » ..... Aucune personne seule — agissant seule, sans lien avec l’armée ni aucune autorité d’Etat —  n’a jamais expliqué un carnage comme celui de La Voisin ...
C’était une sorcière, au pur sens théologique et anthropologique du mot » [75] Le livre était également tenu en grande estime par Louis de Vanens » ... sataniste confirmé, sorcier rétrograde [sans parler de son proche associé de d’Erlette) poursuivant de façon intrépide ses arts noirs rituels dans les entrailles de la Bastille »[76]. On dit, encore qu’on ne soit certain de rien, que la marquise de Brinvilliers a été consultée pour le meurtre des membres mâles de sa famille, de ses amis gentilshommes, et de tout ce qui se trouvait sur sa route. La duchesse de Soissons aurait mémorisé le texte entier, couverture par couverture.

En dépit du scandale, des recherches, des procès et des disparitions (royales ou autres) qui s’ensuivirent, les manuscrits continuèrent à apparaître et à circuler largement dans les salons à la mode partout en France, en Angleterre, en Ecosse, en Espagne, dans l’Empire, et en Italie. On peut encore en trouver plusieurs dans de grandes bibliothèques, privées et publiques, dont la collection Darby à la Miskatonic. Tous sont reliés en peau humaine, constituée, croit-on, de certaines des centaines de bébés rôtis dans le célèbre four de La Voisin. Le plus célèbre manuscrit de d’Erlette, dédicacé de sa main, de façon élaborée, à Mme de Montespan et qui porte ses armoiries, disparut en fin de compte et on croit, de façon presque sûre, qu’il a fait partie des volumes contenus dans le « Coffret Noir » scellé de sa main et jeté dans une bonne flambée par Louis XIV avant son grand Conseil d’Etat du 23 juillet 1709 [77].
Contenu.

Les Cultes des Goules ne constituent pas un livre très long.  Il fut décrit une fois comme un « vilain petit grimoire [78] » par un prélat écœuré de la Cour. La plupart des manuscrits ont environ 150 pages (cela dépend de l’écriture). Ils contiennent des descriptions des pratiques supposées être celles des anciennes religions terrestres (par exemple chthoniennes) qui précédèrent le christianisme ( ou la religion romaine en général) dans le sud de la France et en Gaule. Ces rituels sont décrits avec beaucoup de détails. Et cela n’a rien à voir ni avec les poisons ni avec les empoisonneurs.

Il fut souvent considéré à l’origine des rituels durant les messes noires hautement à la mode et les « étranges et infâmes besognes effectuées dans la demeure retirée de La Voisin [79]». Son auteur déclara avoir été témoin de pratiques décrites de première main et fut considéré comme un expert sur le sujet. D’autres membres de la cour soutenaient qu’il fut un adepte de la propre exécution de tous les rituels et qu’il le fit souvent. La rumeur et les commérages ont fait qu’il aurait effectué beaucoup plus de pratiques qu’il n’en a exécuté. Quelques courtisans étaient si blasés par les rituels que rien n’aurait provoqué chez eux le moindre dégoût.

III. De Vermis Mysteriis


Lodovicus Prinneaus [Ludvig Prinn], daté ap. J.C. 1484, Pub. Post. Cologne, 1485, en latin.
Traductions :
            En allemand :    (Lettre Noire), 1490, Düsseldorf.
           
            En anglais : Mysteries of the Worm [80], tr. Fr. Latin par Sir Edward Kelly, 1573, Londres.
                               he Mysteries of the Worm, being the Complete Book in 16 Chapters, etc., tr. fr.            allemande par Charles Leggett, 1821, Londres (illustrée)
                               Le Chapitre sur «les « Rituels Sarrasins » fut traduit de façon anonyme par le                 « Clergyman X », non daté, Londres.

            En français :Plusieurs manuscrits connus figurent dans des collections privées, sous différents titres (Du Mystère du Serpent ; Les Mystères du Ver, etc. Dans la plupart des cas, les traducteurs sont inconnus.

Documents de bibliothèques :

                        1. Grand folio, 65,22 cm x 62 cm, édition de 1484, Cologne ; veau noir ; fermoirs et clés d’argent ; Composé. Texte en latin tiré en Fraktur. Acquis de la succession du colonel Roger Marsh, avec des fonds donnés par la Fondation de la famille Marsh.

                        2. Le même, légèrement tacheté. Don de Paul Tuttle.

                        3. Folio, 71,4 cm x 52,1 cm ; édition de 1499, Amsterdam, les textes semblent corrigés avec quelques runes ajoutées. Rédigé en latin, en grec et arabe avec des symboles, dont beaucoup restent inexpliqués. Les illustrations sont principalement des créatures qui ne pourraient qu’être décrites comme « démons » encore que la simplicité naturelle des dessins contraindrait beaucoup à frissonner. Reliure en cuir noir avec fermoirs de bronze et clés d’argent. La couverture est quelconque. Armoiries effacées, feuilles volantes déchirées. Succession de Wilbur Akeley.
L’auteur.

Prinn déclara au Chapitre Premier qu’il était un chevalier de la Neuvième croisade  [81], 200 ans avant qu’il ne s’établisse dans un sépulcre abandonné à l’extérieur de Bruxelles[82]. Bien que la date exacte de sa naissance soit incertaine, on croit qu’il naquit à Constantinople de parents flamands attaché à une délégation marchande. Il fut très tôt un habitué des routes caravanières et parlait plusieurs des langues de la région, tout comme de nombreux dialectes obscurs. Sa connaissance des langues fut prodigieuse et remarquée par ses ennemis. Il lisait et parlait parfaitement l’Arabe et le Farsi. Il était également connu pour son amour immodéré des peuples de l’Asie islamiste.

Prinn voyagea beaucoup et fut reconnu, même par ses détracteurs, comme un savant féru d’histoire, de folklore, et de traditions de tout l’Orient (c’est-à-dire du Middle East). Il déclara avoir étudié de première main différents cultes et sectes  et avoir été admis dans plusieurs 82. Il était au courant de beaucoup de coutumes et pratiques pré et non islamiques de l’Orient à une époque où discuter de telles choses était dangereux, tant en Islam qu’en Chrétienté.

Partout où il vécut, son comportement excentrique sema la zizanie jusqu’à son arrestation, quand les autorités n’étaient pas carrément effrayées. Non seulement il avait le mauvais goût d’être sympathique à l’Infidèle, mais il passait également pour un magicien 82 et un formidable sorcier pourvu d’un ostensible penchant anticlérical. Il fut un magicien éclairé du type de ceux qui terrifièrent les autorités de l’Eglise. (On peu se demander  s’il n’aurait pas été molesté par les autorités en mettant  sa connaissance de l’occultisme au service de l’Eglise) [83]. Selon les critères actuels, il fut un hérétique absolu, sympathiques aux Arabes et ouvertement dédaigneux des pratiques et des doctrines de l’Eglise.
Il fut, semble-t-il, emprisonné par les autorités civiles et interrogé par l’Inquisition autant pour ses sympathies envers les Conquérants non chrétiens de la Terre Sainte que pour sa relation célèbre avec les démons et autres réprouvés par l’Eglise. Il aurait pu au début être arrêté comme espion, ayant à un moment donné été assez fou pour faire remarquer que l’Islam avait peut-être quelques mérites à une époque où les dirigeants espagnols des Basses Contrées tentaient d’expulser les Maures d’Espagne. Par ailleurs, bien qu’il fut un apôtre de la magie noire et érudite, il refusa de nier qu’il avait conversé avec les démons ou que ces démons étaient plus puissants que l’Eglise et ses saints. (Voir Gorstadt, Ivor, Necrology, Leipzig, 1702).

Contenu.

Plusieurs chapitres concernent les voyages de l’auteur à travers l’Orient ; l’un d’eux est spécialement consacré à son très long séjour en Egypte. D’autres chapitres traitent des rituels sarrasins non islamiques (c’est-à-dire des Africains du nord et des Maures) et des pratiques religieuses (pré-islamistes) de l’Arabie et de l’Egypte intérieure 82. Il y a également un excellent exposé, approfondi, sur la tradition de l’Afrit, du djinn et de la goule, et sur la façon dont on peut converser sans incident avec eux 82. En fin de compte, c’est une étude soignée et une analyse des cultes de l’Assassin, du Derviche, et de Thuggee 82, avec une vue d’ensemble étendue sur leurs pratiques et leurs buts.
Le livre ne fut pas publié avant l’exécution de son auteur. Deux ans après sa publication, il fut interdit à la fois par les autorités civiles et religieuses  et brûlé par le bourreau sur les marches du palais épiscopal de Cologne [84], autant pour le comportement hérétique de l’auteur que pour le contenu blasphématoire de l’ouvrage. Il fut supprimé par Pie V en 1569 84. Il n’a jamais cessé complètement d’être imprimé (particulièrement en Allemagne), encore que ses impressions ultérieures furent détruites ou expurgées. On peut encore trouver de bons exemplaires à la fois en anglais et en latin et de beaux exemplaires en allemand; On sait que des manuscrits (qui ne sont pas de Prinn) se trouvent dans de célèbres bibliothèques privées.

IV. Peri ton Eibon (peri tou eibon) or Liber Ivonis.
 
                       

Seulement manuscrit, anonyme, fragmentaire.


Traductions :     peri tou eibon

                          Les tablettes primitives de pierre fragmentées dans une langue pré-minoenne (?) ou proto-grecque n’ont pu jusqu’à présent être traduites [85]. Les fragments identifiables en grec primitif, vers 100 av. J.C., suivent le langage de beaucoup de textes en latin. L’origine des fragments n‘a pas été déterminée. La première tentative pour confectionner un texte clair, intégrant des fragments en grec classique et des traductions de latin classique en grec médiéval [86], furent effectuées par Theodoros Philetos en 960 ap. J.C. Theodoros aurait pu être au courant des traductions en latin.
                       
                        Latin (classique) :On a trouvé certains fragments conséquents,  d’époques et de traducteurs incertains. De larges extraits du travail, si ce ne sont pas des exemplaires complets du livre, auraient été rapportés de Gaule à Serapie et auraient le cas échéant migré vers Constantinople. 
                       
                        Commentaire en latin :   Flavius Alesius, Annales, vers 300 ap. J.C. Le Liber Ivonis y est mentionné comme étant un ensemble de tablettes en possession d’une tribu appelée Averones [87]. On dit que le contenu des tablettes a été copié et dispersé en différents endroits de la Gaule par les Averones eux-mêmes.
                       
                        Valerius Trevirus, 390-400 ap. J.C. ; De Noctis Rebus (poème), traduction Theobald, Londres, 1711 ; 2e édition, Londres, 1727 [88]


                        Latin (médiéval) :Des traductions ont été faites, avec commentaires. La meilleure et la plus célèbre est encore celle de C. Philippus Faber (vers 900 ap. J.C.) [89]. On ignore à partir de quels textes il a travaillé. Il a peut-être eu accès à des documents en grec circulant, a-t-on prétendu, dans plusieurs monastères lointains des Pyrénées.

                        En Français (Livre Ivonie ?) : La traduction de Gaspard du Nord, vers 1240, soit du latin, la langue nationale des Averones, ou du grec, est incertaine [90]. Des éditions existent également en français moderne sous le titre Livre d’Eibon.

                        En anglais (Book of Eibon) : Les premières traductions connues apparurent sous le règne de James Ier simultanément avec la préparation de la Version Autorisée de la Bible anglaise. On a conjecturé que l’un des prélats ou savant travaillant sur la Bible avait traduit simultanément le Livre d’Eibon, probablement du latin, encore que des fragments en grec et quelques commentaires soient disponibles dans plusieurs universités.

                        En irlandais
: Confectionnée vers 150 ap. J.C. par des savants irlandais voyageant dans de petits territoires barbares influencés par la culture classique. A la fois des textes en latin et ceux, dans une langue inconnue, d’une «terre occidentale submergée » [91] qui aurait existé en Irlande. Des érudits peuvent également avoir lu les traductions et les commentaires à la Bibliothèque du Musée d’Alexandrie.


Documents de bibliothèque
:

  
                        1. Fragments de papyrus, vers 100, ap.J.C., 40 x 16cm ; 11 cm x 5 cm et 12 cm x                         19 cm.

                        2. Manuscrits enluminés, vers 1200, Bologne ; en latin, 15 cm x 10 cm, sur vélin.

                        3. Deux manuscrits enluminés, vers 1100 et 1150, de respectivement 12,3 cm x 10                         cm et 13 cm x 11,1 cm, en grec sur parchemin. Reliures byzantines.

                        4. Manuscrits enluminés, vers 1300, en français, 22 cm x 10 cm, sur vélin avec une                         reliure en peau de mouton du XVIe siècle et étui au filigrane en or. Legs du                         bienveillant Pickman.

                        5. Manuscrits enluminés, vers 1350, en français, de 20 cm x 25 cm, parchemins avec                         reliure parcheminé. Estampé à l’or « Livre d’Ivonie ». Fermoirs et clés en or.                         Succession de Wilbur Akeley

                        6. Anonyme, vers 1612, en anglais, publié en Ecosse avec couvertures en cuir et                         enveloppe extérieure de bronze poli.

                        7. Deux chapitres sur papier relié en veau; Le papier est du XIVe siècle, la reliure du                         XVIIe.

Histoire
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La plus grande partie de ce qu’on sait sur « l’histoire » de ce livre vient des Annales de Theodoros, d’extraits du De Noctis Rebus de Trevirus et d’annotations de commentaires latins. D’autres ‘faits’ ont été ajoutés au cours des époques, beaucoup d’une authenticité douteuse. On suppose que cela vient d’une série de nombreuses traductions d’originaux préhistoriques ...
[92]. Von Junzt [93] donne une chronologie basée en partie sur l’Histoire d’Alesius des Averones. On peut au mieux appeler ça légende. Il semble cependant que la question soit de savoir si les textes tirés des tablettes d’Alesius nommées Liber Ivonis sont les mêmes que ceux traduites par Gaspard comme Livre Ivonie. [94]
Plusieurs textes en grec et en latin et au moins un dans la langue des Averones, avec des commentaires résumés, auraient été détruits lorsque le Serapiam d’Alexandrie fut brûlé par les Chrétiens en 389 ap. J.C. et lorsque la grande Bibliothèque du Musée fut pillée en 641 ap. J.C. par les Arabes. Des textes écrits dans les langue des Averones furent perdus à Pergame à la même époque. Les clés pour les textes des Averones ont disparu.

Le dernier texte connu en langue averone en Europe occidentale est aujourd’hui perdu, encore que plusieurs se trouvent encore dans les bibliothèques de l’Europe de l’Est. Celui du Vatican  a disparu, au grand dépit de certains cardinaux, au début du XIIe siècle ap. J.C. Le seul exemplaire qui survécut au Moyen Age se trouvait, vers 1400, dans la bibliothèque du Duc de Bourgogne. Il disparut peu de temps avant le meurtre du Duc en 1419. Les seuls commentaires classiques restants furent détruits en 1989 lorsque la bibliothèque de l’Université de Bucarest fut réduite en cendres avec tout son contenu, à la suite d’un combat de rues. Des photocopies existent.
Theodoros mentionne une révision en arabe (Averoigne ?) copié du cunéiforme (des hiéroglyphes ?). Les savants reconnaissent qu’il y a une preuve interne suggérant que le texte peut avoir précédé tout le corpus indo-européen des langues. De toute façon, les Manuscrits Pnakotiques étaient bien connus de l’auteur du Livre d’Eibon .[95]

La Bibliothèque de l’Arsenal possède deux traductions en français, complètes et minutieuses, de l’édition en latin médiéval de Faber de même qu’un exemplaire magnifiquement enluminé de la traduction de Gaspard du Nord. Les traductions anonymes du latin diffèrent sensiblement quant au contenu des versions en français  à Harvard, dans la collection Darby, et dans une bibliothèque privée à Lima. Le (ou les) traducteur(s) de ces textes spécifiques (tous apparemment de la même époque) n’est (ou ne sont) pas connu (s), mais il est sûr que ce n’est pas Gaspard.
Malgré la tradition affirmant que le Livre fut à l’origine écrit par un magicien hyperboréen nommé Eibo ou Eibon [96], le titre grec ne semble évidemment pas faire référence à un vrai nom. Bien que la signification exacte soit aujourd’hui perdue, il est clair que le mot ‘eibon’ vient du verbe grec du dialecte d’Ephèse, « eibw«  = « tomber en gouttes » ou « goutter ». [97]

Contenu
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Les extraits traduits du Livre d’Eibon contiennent simplement des descriptions de magiciens et de sorciers des ères de jadis[98] et des détails sur ce qui les a rendu célèbres. La partie intraduisible est censée contenir une « collection de mythes sombres et sinistres, de liturgies, de rituels et d’incantations diaboliques et ésotériques »[99]. C’est le plus ancien grimoire européen connu et les savants en occultisme ne sont pas prêts de nier l’efficacité de certains de ses concepts. Il constitue l’une des sources principales du rituel de Tsah[100], du secret de l’œil de Tsathoggua [101], et de la grande invocation à Tsathoggua [102]
Des fragments authentifiés se trouvant dans les bibliothèques suivantes ont été photocopiés et reliés pour la collection Darby, aux fins d’études et de comparaison :

            a. Vatican — pour la plupart les fragments les plus anciens, non disponibles pour examen,                 mais répertoriés.

            b. Seuls, trois des fragments restants des Averones sont partagés par Kiev et Sofia. Ils sont                 disponibles pour étude.
            c. Fragments en proto-grec, en grec classique, en latin (classique et médiéval), et en français, plusieurs avec commentaires en latin à Paris (à l’Arsenal), à New Haven, à Cambridge (en Angleterre), et à Boston (à la Bibliothèque publique).
  

Des techniques modernes de datation ont corroboré les dates émises pour toutes les versions en proto-grec éloignées dans le temps pour quelques savants suspectés de fraudes. Aucune cependant n’a jamais été prouvé.


V. Die Unaussprechlichen Kulten

            Friedrich-Wilhelm, Freiherr von Junzt (1795-1840). Préface de Gottfried Mulder ; 1839, Düsseldorf.

Traductions :

            En français : Les Cultes Innommables (traduction Pierre Sansrire, S.J.)

            En anglais : Nameless Cults [103] (traduction M.A.G. Bridewall), Londres, 1845 (illustré). New York, Golden Goblin Press 1909 (illustrations de Diego Vasquez), Note : un quart du texte environ a été expurgé.

Le texte.

Tous les textes non allemands sont contestables et altérés, principalement du fait que les traducteurs ne connaissaient pas la plupart des sujets. Même le texte bien considéré de Bridewall a été jugé par moments erroné et inexact ; les éditions Golden Goblin Press sont durement expurgées[104] ; et la traduction de Sansrire a été publiée pour mettre en lumière l’orientation théologique du traducteur.
Certains traducteurs soi-disant victoriens, dégoûtés par le sujet, se sont permis de laisser le projet tomber en désuétude.
Les éditions Golden Goblin Press sont une des dernières à l’avoir publié. Des essais récents d’actualisation et de correction des traductions en anglais et de mise au point d’une autre en français furent réduites à néant parce que les éditeurs modernes trouvèrent la vérification des démonstrations de Von Junzt « curieuses, fantaisistes et parfois tout à fait vagues
[105] » presque impossibles, étant donné le manque de coopération des exécuteurs testamentaires de Von Junzt.

Les difficultés avec ce texte sont grandes. Von Junzt avait à juste titre été accusé de suivre une « voie malsaine suggérant plus que ne déclarant [106]». Le texte abonde en indices grossiers et en allusions subtiles » ... Il glisse avec une étonnante clarté pendant un certain temps et se perd soudain en incohérences et imprécisions décousues [107]». En de nombreux endroits le détail est insuffisant ou fait complètement défaut. De larges extraits semblent avoir rapport avec les Manuscrits Pnakotiques et le Texte de R’lyeh. [108] Mention y est faite de la Pierre Noire[109]. Une grande partie traite du culte mondial d’un dieu/démon de la préhistoire, Ghantanotoa [110], depuis son culte ancien jusqu’à celui d’aujourd’hui [111], tout comme au Temple de Toad en Amérique Centrale ou du Sud[112]. Il fait également allusion à un culte breton nommé « Bran ».[113]
 
 
 
 

D’un bout à l’autre, toutefois, il est presque impossible de déterminer quelle source Von Junzt a utilisé, bien qu’il fut un habitué des volumes mentionnés et en utilise certains comme références.[114]. Il fut apprécié comme « l’un des rares hommes ... pouvant lire le Necronomicon dans sa traduction originale grec »113 Par suite de son « extrême ambiguïté par endroits autant que pour son contenu », ce livre « a longtemps été considéré comme les divagations d’un maniaque et l’auteur fut maudit et taxé de folie » [115]. De plus, beaucoup de ses thèmes sont axés sur des sources encore non divulguées ou sur des travaux difficilement accessibles à la plupart des érudits.[116]
Von Junzt voyagea partout dans le monde 109. On l’accusa d’être initié à certains des cultes dont il parlait et d’avoir une connaissance de première main de beaucoup de leurs rites et de leurs pratiques[117]. Il passa quarante-cinq pleines années de sa vie à prier en des endroits étranges et à découvrir des choses secrètes et épouvantables115. Malheureusement, lorsqu’il mourut, presque tous ses papiers personnels furent détruits, par son meilleur ami ou par sa famille. L’Université a néanmoins réussi à récupérer certains d’entre eux, dont son exemplaire personnel du Die Unaussprechlichen Kulten.

L’université a régulièrement tenté, depuis 1950, de collationner les papiers de Von Junzt à la Bibliothèque avec ceux restés dans sa famille et chez ses exécuteurs testamentaires, en vue de publier une édition savante de ce travail. Malheureusement, les descendants de Von Junzt ont continué de refuser tout accès aux documents sous leur garde. Pour finir, les exécuteurs testamentaires ont refusé de coopérer avec tous les soi-disant éditeurs et d’autoriser de nouvelles éditions.
Le Die Unaussprechlichen Kulten est également connu sous le nom de Livre Noir.[118]

 

Al Azif ou le Necronomicon
Par « Abdul Alhazred 

Traductions :
           
            En grec : Necronomicon (ton nekronomikon), 950 ap. J.C. — Theodoros Philetos[119]

            En latin : De Normis Necium — vers 1228, Bologne, par des élèves, dit-on, d’Inérius (Guanerias) ou d’Azo, probablement alors dans la seconde moitié du XIIe siècle ; corrigenda et addenda[120] par Olaus Wormius, vers 1624, en Espagne.

                         De Nomine Necorum, Espagne, vers 1600, attribué à Olaus Normius qui l’aurait traduit au début du XIIIe siècle ; certainement faux in toto120, mais de loin le plus célèbres des faux en latin. 
                         The Annotated Necronomicon — 1962, Miskatonic University Press, traduction bilingue en latin anglais publiée par A. Philip Highgas.

                        En français : XIIIe siècle ; traduction anonyme ; faite apparemment dans un monastère du sud de la France ; semble avoir été faite avec l’accord de l’Eglise[121]

                        En espagnol : El Libro de los Normos de los Perdidos, Alger, vers 1576-1579 par Miguel de Cervantes Saavedra (on ne sait s’il fut publié en Europe du vivant de l’auteur).

                        En anglais : Al Azif or Ye Boke of Ye Arab — 1585, Haarlem, Dr John Dee.
                        Le Necronomicon (abrégé), 1956, Londres (édition limitée pour le British Museum)
                        N.B. : Les fausses éditions abondent.

                        En irlandais : En fin de compte, on croit que la légende celte Badb Nemain fut une traduction du Kitab Al Azif par un savant irlandais d’un ordre érudit supprimé par St Patrick mais réputé avoir continué à fleurir sur une obscure île du large. On ne connaît aucune copie. On sait qu’il existe des traductions en Bulgarie (on croit que la première fut réalisée vers 1100) et en Russie (en cyrillique, vers 1550) de même qu’en Allemagne.

                        Commentaire : Joachim Feery — « Notes originales sur le Necronomicon », Londres, 1901 — « un guide d’une exactitude contestable et globalement peu fiable »[122] mais « une reconstitution souvent pleine d’imagination du Necronomicon ... »[123]

                        Phileus P. Sadowski, Ph.D., D. Litt., « Notes sur le Necronomicon », ed. William Hamblin — Etudes d’un savant érudit ayant travaillé d’après l’un des nombreux exemplaires disponible dans les Bibliothèques européennes orientales[124]

                       Laban Shrewsbury, Ph.D., « Cthulhu dans le Necronomicon », 1938 (incomplet, non publié). Manuscrit n° E7-462B Lib. Misk. U. — excellente étude.

                        Ian Mill Wilbham, Ph.D. — « Un Fragment du Necronomicon », « Quelques Notes sur le Necronomicon », « Sur l’Ubiquité de Cthulhu »[125], Partie d’un ensemble sur le Necronomicon, par un savant ayant eu accès aux exemplaires en grec, en latin et en arabe. Journal of Practical Metaphysics 158, n° 6 (décembre 1957) : 411-415 ; 163, n° 1 (janvier 1962) : 21-39 ; n° 4 (mai 1973) : 227-241.[126]

Les documents suivants contiennent certains chapitres du Necronomicon, et, dans certains cas, des citations précises :

                       Seth Bishop — «Seth Bishop, Son Livre : Extraits du Necronomicon, du Culte des Goules, des Manuscrits Pnakotiques et du Texte de R’lyeh, copiés de sa propre main entre 1919 et 1923, manuscrit olographe[127], Bibliothèque de l’université de Miskatonic n° E7-1480A.

                       
Ivor Gorstadt — Necrology (le Culte des Morts), Leipzig, 1702, dans lequel l’auteur parle des morts inhabituelles et des disparitions des personnes qui tentent d’expliquer; d’éclairer ou de conseiller à propos de certains cultes ou croyances s’y rapportant, de même que sur les écrits, les pratiques et sur les présages des morts. Comporte un chapitre entier sur le Necronomicon et sur son auteur.

                       
Wilbur Nathaniel Hoag — Dreams from R’lyeh (ed. Lin Carter) 1975, Arkham House.
                     
                       Solar Pons — An Examination of the Cthulhu Cult and Others, Londres, 1931.

L’auteur
:

Il y a deux problèmes majeurs au sujet de l’identité de l’auteur du Necronomicon. D’abord, qui il fut et quel fut son nom réel. « Abdul Alhazred » n’est pas un nom arabe mais le type courant d’altération occidentale d’un nom arabe du XIe au XVIIIe siècle. (Témoin des noms comme Avicenne et Rhazes). La reconstitution érudite du nom par le professeur Sadowski semble conforme au peu qu’on sait de lui. Sadwoski le traduit comme « l’adorateur ou l’esclave du Grand Dévoreur ou Etrangleur », soit Abd Al-Azad. De plus, la traduction de Sadowski n’est pas le moins du monde en contradiction avec la version européenne vue sous l’angle des philologues. (Voir P.P. Sadowski, « Notes sur un Fragment du Necronomicon », 1979, Sofia)[128]

Toutefois, malgré les recherches du professeur Sadowski, il existe un corpus important de recherches qui avancent que le nom d’Arabe fou aurait été une variante d’un nom courant (à l’époque), Al-Uzzâ, ou Al Ozza, une fille du grand dieu Ugaratic, El (plus tard, Allah). C’était l’une des trois grandes déesses du panthéon pré-islamiste en Arabie [129]. Ce fut un nom courant avant l’avènement de l’Islam.

Secondo, l’auteur est supposé avoir été « fou », encore que ce que les différents biographes aient voulu dire par ce terme est sujet à conjectures. Il était certainement bizarre. Il se disait descendant de Adet. On l’appelait de temps en temps « ibn Ad », ou « de la tribu de Ad »[130]. On disait que cette tribu de géants avait été maudite par Allah et, qu’à cause de cela,  elle disparut mystérieusement[131] en laissant derrière elle un grand nombre de monolithes imposants et noirs, « monuments énigmatiques des sommets »[132], que peuvent encore voir les visiteurs aujourd’hui. A la fin de sa vie, ce fut un reclus, appelé par ses biographes Ibn Khallikan[133], ‘ar-Rahib’ (‘l’Ermite’).

 Au cours des premières années, il passa un temps incroyable, seul dans une partie aride du désert fui par les Musulmans pieux, les Juifs et les païens[134]. Qui plus est, on dit qu’il a visité seul — et qu’il y a passé beaucoup de temps — Irâm (ou Irem), dans Irâm Dât al’-Inâd, la légendaire cité déserte abandonnée de Ad.[135]

En bref, selon la tradition littéraire qui fit de lui un fou, associée à ses propres déclarations d’être un descendant de Ad, il semble sans risque de conjecturer qu’il n’était pas Musulman.[136]. Sans se soucier de savoir quelle version de son nom il faut accepter, Abd Al-Azrad ou Abd Al-Ozza ar-Rahib ibn Ad, le fait de s’appeler  autrement l’aurait fait remarquer de ses contemporains comme « fou » à une époque de conversions à l’Islam des peuples non arabes lorsque tous les Arabes étaient censés être des disciples du Prophète. De plus, seul un fou aurait osé affronter la sagesse du Prophète soit en portant de façon persistante le nom frappé d’anathème soit en visitant un lieu maudit par Allah dans le Coran. De plus amples recherches sont ici nécessaires.

Les titres Al Azif et Necronomicon.
L’Al-Azif

Al Kitab al-Azif est le nom arabe du Necronomicon. Le titre arabe semble être soit une variante dialectique ou régionale du mot « ä’if, ou al-’awf, racine qui fut (de même que le mot lui-même) courante à la plupart des langages sémites de cette époque. En arabe ancien, il signifie « voler » ou « jaillir » et se rapporte aux oiseaux auguraux tout comme aux augures qu’apportent les oiseaux[137]. Le titre semble donc faire référence à un livre d’augures ou de prédictions. Certains, cependant, relient la référence au bourdonnement des insectes ou aux prédictions faites par les sons d’insectes. Malheureusement, la source de cette affirmation est erronée[138]. Dans l’un ou l’autre cas, le titre semble signifier la narration d’augures à travers des phénomènes naturels, que ce soient des bruits d’insectes ou des formes différentes de prédiction dues à des oiseaux

Le Necronomicon
. 

On ne saura vraisemblablement jamais comment le titre en arabe fut transposé en grec par celui dont le travail est maintenant universellement connu. Le titre grec est en lui-même composé de deux racines. La première vient du mot « nekros » — le corps et, particulièrement en théologie médiévale, le corps mort de mort violente[139]

La seconde racine, fit toutefois l’objet de nombreux débats. Elle ne vient pas de « nemw »  qui signifie « diviser » ou « répartir »[140]. Un examen superficiel de n’importe quelle grammaire grecque montre que le verbe ne peut être ni conjugué ni décliné de quelque façon ou dans quelque dialecte que ce soit pour autoriser une telle assertion[141]

Secondo, une déclinaison complète du substantif « eikwn » élimine la possibilité que ce puisse être une racine[142]

Troisièmement, une hypothèse plus raisonnable suggère une dérivation du mot «nomox » qui autrefois faisait référence aux lois : des coutumes sociales suivies car sanctionnées par le temps et établissant des pratiques[143], ce qui, est certainement incorrect.

La racine semble être tout simplement l’adjectif grec légal «nomikoz » . En grec attique, le terme signifie simplement « érudit en loi », « qui s’appuie sur la loi » et, comme un substantif, s’applique à l’homme de loi, à l’avocat ou au scribe[144]. Ce fut plus tard un terme technique pour désigner un fonctionnaire impérial romain, l’adsessor jurisprudens[145], un fonctionnaire judiciaire qui aidait le magistrat romain de la province grecque par une interprétation précise de la loi, tout comme dans un éventail d’activités judiciaires légales[146] (dans les faits, un petit magistrat). L’administration transféra la Rome Impériale à Byzance et quiconque connaissait bien les Cours de l’Empire (Comme Theodore, un bibliothécaire byzantin) aurait également très bien connu l’administration du nomikoz.
On trouve aussi le terme de temps à autre dans le Nouveau Testament grec, où il se rapporte spécifiquement à la personne instruite de la loi de Moïse[147]. Dans la Version Autorisée du Nouveau Testament, le mot est uniformément traduit comme « homme de loi »[148]

Le Livre en arabe des Augures ou de la Prédiction fut donc changé en « Livre des Lois [ou du Juge / Avocat] [149] de la Mort (Violente). La traduction pourrait faire référence au titre en arabe, en se rapportant à une interprétation précise d’augures, de signes et de prophéties (qui avaient toutes une signification légale dans le monde ancien), particulièrement lorsqu’elles concernent la mort ou y touchent. Malheureusement, il n’est pas établi que Theodoros ait eu cela en tête lorsqu’il transposa le titre de l’arabe. 

Les premières versions connues en latin (celles répandues n’étant pas spécieuses) portent le titre « De Normis Necium », « Concernant les règles (pratiques) de la Mort ». Notez que « necium » fait référence à la mort violente
[150], autant en latin qu’en grec. (En espagnol, « los perdidos », « le maudit », est l’équivalence la plus proche).
Les premiers commentateurs auraient eu rapidement accès à la fois aux manuscrits en grec et en arabe, particulièrement à Constantinople et à Bologne. D’un autre côté, il n’y a aucune indication que les traducteurs ultérieurs en latin médiéval aient eu accès au même exemplaire en arabe, bien qu’il soit possible que le traducteur espagnol, travaillant au Maroc, ait pu en avoir une.

En fin de compte, le texte dont le titre est traduit comme « Le Livre des Noms Morts »[151], qui aurait été traduit en 1228, est, sans doute possible, spécieux. Celui qui a fait la « traduction » supposée connaissait évidemment un peu le latin et pas le grec. Le travail est vraisemblablement une tentative de la seconde moitié du XIXe siècle de tirer profit de l’intérêt de cultes religieux obscurs et de pratiques occultes et de livres anciens.

Histoire :

Malgré la tradition littéraire, et sauf avis contraire, le Necronomicon n’a jamais été un livre « rare » au sens où seuls quelques exemplaires auraient existé. De nombreux exemplaires ont existé.  Et des ensembles assez complets (l’original consistant apparemment en un nombre assez grand de manuscrits) existent encore aujourd’hui et ont été authentifiés. Beaucoup plus d’extraits ont existé et disparu au cours du temps et des calamités.  Etant donné leur nature, ils ne se sont généralement pas complus entre les mains de la masse, mais sont demeurés en possession des classes supérieures, érudits, et ordres religieux, bien gardés et consultés en secret. Et si souvent volés, qu’ils sont maintenant sous clés dans toutes les collections.

Publié à l’origine à Damas, en 730 ap. J.C. On pense qu’il n’existe aucun manuscrit en arabe aujourd’hui en Occident. Plusieurs ont cependant fait surface à différentes époques en Europe occidentale, dont l’exemplaire célèbre en hongrois de la Tudomanyos Akademia Orientalisztikai Kozelmenyei[152] (Manuscrit en arabe n° 2781), les 25 rouleaux de l’Université de Sofia, et les deux ensembles complets (?) de rouleaux de l’Université d’Etat de St-Pétersbourg.[153]

Plusieurs manuscrits en arabe en circulation peu de temps après la publication du livre furent sauvés lorsque tous les exemplaires connus publiés dans et autour de Damas furent détruits au cours des violences qui accompagnèrent l’effondrement du Caliphe Ummayyad (731-740 ap. J.C.) Des exemplaires furent déposés dans des bibliothèques à Rome, à Constantinople et en Bulgarie (encore que des rumeurs d’un manuscrit en arabe à Glastonbury n’aient jamais été prouvées). Theodoros produisit, semble-t-il, le premier texte connu en grec à partir d’un texte en arabe de la bibliothèque impériale de Constantinople (en 950 ap. J.C.). On lui accorde également d’avoir employé en premier le titre Necronomicon[154]. Le premier texte en latin fut également traduit directement de l’arabe (perdu depuis) de la bibliothèque de la faculté de droit de Bologne. Une version en bulgare, dans le nouvel alphabet cyrillique, fut faite vers 1100, par un traducteur inconnu.

En 1050 ap. J.C., le livre fut encore tristement célèbre : le patriarche Michael Ier Kerularius, sur ordre, le condamna et le brûla (certainement une version en grec) publiquement. En 1204, durant l’invasion de Byzance, lorsque les Croisés pillèrent, mirent à sac et brûlèrent les grandes bibliothèques de Constantinople, les prêtres catholiques romains envoyèrent au feu le Necronomicon en grec (dont le manuscrit original et les commentaires de Theodoros) et un exemplaire du  peri ton eibon datant de la Grèce classique. Une version en latin du Necronomicon, incorrectement attribuée par beaucoup à Olaus Wormius, mais qui fut probablement commise par le chroniqueur Accursius[155] fut réalisée vers 1228, seule à être interdite par Grégoire IX qui ordonna, en 1232, qu’on la brûlât[156].

La première édition de la « lettre noire » serait apparue entre 1400[157] et 1440[158]. Si par « lettre noire » les érudits font référence aux livres imprimés, aucune date n’est possible. La presse mobile d’imprimerie fut la première à être utilisée en Europe en 1453-54 (à Mainz) et le premier livre en « lettre noire » , une Bible, ne fut pas imprimé avant 1461. Si, par ailleurs, cela signifie que le premier Necronomicon en allemand vit le jour autour de ces dates, l’assertion peut alors être exacte, puisque « lettre noire » fait tout bonnement référence à la forme de l’écriture gothique courante à cette époque, le Fraktur[159] . Malheureusement, aucune version manuscrite datant de cette époque n’a jamais été découverte ou présentée. Dans de telles conditions, on pourrait rétorquer que les chercheurs lisaient mal l’année 1490 (erreur possible entre les nombres romans et arabes rédigés en écriture gothique). Historiquement, 1490 est préférable puisque, en cette date de relâchement, ou tout au moins non religieuse, des livres furent imprimés en nombre incroyable et les imprimeurs fantômes avaient commencé à opérer. L’édition en allemand de l’Université de Miskatonic fut imprimée vers 1500 à Wurttemberg (si l’on en juge d’après les caractères), par un imprimeur fantôme.

Quoi qu’il en soit, avec l’avènement de l’imprimerie, les textes intégraux du Necronomicon cessèrent de paraître, peut-être parce que les imprimeurs honorables refusèrent de le faire et que les presses des monastères en furent empêchées. Des fragments substantiels furent toutefois imprimés et le texte entier en grec fut une fois réalisé en un seul volume par un imprimeur fantôme de Mannheim. Des textes imprimés en grec, à l’intégrité aléatoire, furent également réalisés en Italie (à Urbino ?) entre 1500 et 1650. Des éditions imprimées spécieuses, à la fois en latin et en grec, commencèrent à apparaître à ou vers la même date. Des exemplaires imprimés, à la langue et à l’authenticité douteuse, firent partie des « plus de 6000 volumes sur la sorcellerie et la magie » [160] brûlés à Salamanque en 1490 par l’Inquisition.

En 1624, Olaus Wormius, se servant d’un exemplaire en grec, réalisa une version correcte en latin. Dans l’introduction de son exégèse érudite, il déplora que beaucoup de versions altérées aient encore existé. Toujours minutieux, il travaillait avec un savoir considérable et sa version est encore la meilleure des traductions de la Renaissance.     
Des éditions furent imprimées ultérieurement  dont de large extraits parurent en France,  en Italie, et en Allemagne comme en Angleterre. Toutes furent issues de traductions en latin. La traduction incomplète (actuellement détenue par la collection Derby) que présenta le Dr John Dee à la toujours curieuse Reine Elizabeth Ifut réalisée à partir d’extraits imprimés en latin.

De 1632 à 1680, on trouva à travers la France un grand nombre de fragments imprimés précis, particulièrement à Paris et dans ses environs, à St-Germain et à Versailles. La plupart d’entre eux semblaient consacrés aux incantations et aux invocations des différentes « déités » ou des « esprits » dont la présence était souhaitée lors des Messes Noires, des Sabbats, des cérémonies de culte du diable et des pratiques de sorcellerie de l’époque, répandues et hautement à la mode. Plusieurs exemplaires, reliés en peau humaine, furent saisis avec des collections de beaux grimoires à Paris, à Louvain, et ailleurs.
Les bibliothèques du Moyen-Age et de la Renaissance qui suivit furent connues pour détenir des exemplaires, principalement en latin, encore que les monastères comme ceux cités ci-dessous possédaient presque certainement des textes en grec :

a.          Cluny. Connu pour avoir détenu au moins trois copies, dont l’une serait en arabe. Deux de ces copies auraient été complètes, prétention jamais contestée par les savants contemporains. Tous les textes sont perdus.

b.          Monte Cassino. Après la première Guerre mondiale, le plus grand dépôt restant, le dernier connu de manuscrits en grec et en latin de l’Europe occidentale (enluminé dans au moins un cas par l’académie du Maître de Rohan), fut la Bibliothèque de Monte Cassino. Lorsque le monastère fut bombardé par les forces américaines durant la Seconde Guerre mondiale, ils furent tous détruits, y compris, paraît-il, celui qui aurait daté du XIIe siècle. Seuls quelques fragments demeurent .


i.                 Bibliothèques ultérieures de littérature médiévale : Chacune des bibliothèques suivantes fut connue pour avoir détenu des exemplaires soit en latin ou en français médiéval.

ii.               Vers 1310, Coucy-le-Château, propriété des sires de Coucy (pas d’autre information disponible si ce n’est qu’ils étaient en français.)

iii.                 Vers 1385, Jean, duc de Berry, a possédé plusieurs éditions en français dans ses différents châteaux et au moins une édition en latin à Paris. On pense que toutes n’étaient constituées que de larges fragments.

iv.                  Vers 1370. Le Louvre, édition complète détenue par Charles V. Bien qu’on sache qu’il l’ait détenu dans sa bibliothèque en 1370, elle n’apparaît pas dans l’inventaire de 1373.

d.                  
Pavie : Gian Galeazzo Visconti possédait trois exemplaires, un en italien, l’autre en latin et le troisième en français. Le lieu où se trouvait l’exemplaire en français est inconnu. L’exemplaire en latin fut donné en « cadeau » à François Ier par Ludovico Sforza après la prise de Milan en 1515. François Ier, à son tour, le confia à Léonard de Vinci pour traduction et étude. L’exemplaire disparut avec les notes et les recherches de Léonard lorsque ces biens furent éparpillés après sa mort. L’exemplaire en italien atterrit, dit-on, dans une bibliothèque privée au Mexique.

               Louvain 
: Avant août 1914, la célèbre bibliothèque de l’Hôtel de Ville de Louvain était  renommée, entre autres choses, pour sa collection exceptionnelle de manuscrits médiévaux, dont plusieurs exemplaires manuscrits du Necronomicon en latin, le dernier exemplaire textuellement clair en grec de l’Europe occidentale, et au moins un exemplaire de chaque en allemand, en français, en italien, en cyrillique et en russe. Parce qu’elle était devenue un refuge pour les livres rares, la bibliothèque possédait également un grand nombre de dessins anciens et modernes, et de commentaires. Toute la collection fut perdue lorsque l’Hôtel de Ville et son contenu furent réduits en cendres en représailles à la Résistance belge.[161]

La plupart des exemplaires disponibles aujourd’hui pour les savants datent du Moyen Age ou de la Renaissance. La célèbre édition en grec
[162] de la collection Darby, aux armes d’Isabelle d’Este sur celles de Guidobaldo da Montefeltro, Duc d’Urbino, est un travail enluminé du XIVe siècle (d’un artiste anonyme) qu’Isabelle reçut comme cadeau de son frère, Cesare Borgia, après que César eut pillé la Bibliothèque d’Urbino. Seuls, quatre autres exemplaires complets en grec sont actuellement reconnus en Europe occidentale. Des exemplaires en arabe authentifiés dans des bibliothèques européennes sont datés entre 950 et 1450 ap. J.C.
Contenu.
Tout ce qu’on a pu dire à propos du Necronomicon, c’est que ce fut un ambitieux projet que son auteur mit évidemment plusieurs années à achever. Il semble qu’il ait collecté la plupart des légendes, des cantiques, des formules magiques, des invocations, des incantations, etc., connus à cette époque dans le sud de l'Europe, en Afrique du nord, et au Proche-Orient. Il cite largement les Manuscrits Pnakotiques et le Livre d’Eibon et il parle souvent de Kadath dans la Terre Froide.
Le Livre Premier est essentiellement fait du récit des voyages de l’auteur, des différents sites qu’il vit, et de la façon dont il en vint à compiler et à écrire le Livre, ainsi qu’à authentifier ses sources. Le Livre Second n’a jamais été complètement compris. Il contient un ensemble de vagues murmures concernant des choses invisibles mais pressenties et à propos desquelles moins on en dit, mieux c’est. Ce Livre contient également la plupart des exhortations, des invocations et des incantations aux différents démons, déités, et êtres dont il a à peine parlé lorsqu’il a écrit et qui sont presque complètement inconnus aujourd’hui.

La cosmologie récurrente de beaucoup de ces fragments se trouve dans la Bibliothèque de Pierre, et particulièrement dans les Manuscrits Pnakotiques. Le Livre d’Eibon est réitéré et prend son essor dans le chapitre dix-sept du Livre Troisième. Le reste de ce livre est consacré aux descriptions détaillées des rites et des pratiques associées aux cultes et aux religions citées dans le Livre Premier.

Le Livre Quatrième a trait principalement aux sages et à l’efficacité des différents signes, symboles et objets, avec de grandes explications sur la façon dont on peut les utiliser au mieux et sur les effets d’un tel usage sur les utilisateurs et sur leur environnement immédiat. La façon dont l’auteur évoque les rituels contenus dans ce Livre amène à la conclusion qu’il a été directement témoin de beaucoup d’entre eux. Si une partie du Necronomicon pouvait être ce qu’autrefois on nommait un « grimoire », c’est le Livre Quatrième.

Le Necronomicon culmine dans ce type de visions et de prophéties apocalyptiques, affirmations qui ont fait l’objet de débats, savants ou autres, depuis que l’ouvrage fut publié. Le Livre Cinquième est entièrement consacré à des chants, des cantiques, des formules, et des invocations qu’on retrouve souvent dans des livres plus anciens et tous consacrés à la résurrection et au retour d’entités peu connues qui auraient agi librement sur le monde pré-humain. Le Livre Cinquième contient également les lignes les plus célèbres de tout l’ouvrage :

 

N’est point mort qui peut éternellement gésir,
Au cours des temps, la Mort même peut mourir.

APPENDICE : PSEUDO-EPIGRAPHE

Au cours des ans, la Bibliothèque a été le réceptacle de beaucoup de documents attribués à différentes personnes ou, souvent sans autorisation, acceptées comme partie du corpus de travail d’un auteur. Prouver ou nier la paternité dans de tels cas est chose impossible. D’un autre côté, les facilités étendues de recherches qu’offrent la Bibliothèque ont longtemps côtoyé celles des autres institutions pour tenter de déchiffrer et / ou d’authentifier les documents dont la provenance était discutable. Durant un tel travail, la Bibliothèque a accumulé un nombre considérable de recherches sur ces documents particuliers. Deux documents controversés qui ont été le prétexte à de larges et minutieux examens au cours des ans sont l’illustration du genre de recherches dont la Bibliothèque est capable.

 

I- Le manuscrit Voynich.

 
 
 

Durant l’année 1920, un négociant en livres rares, Wilfred M. Voynich, découvrit un manuscrit médiéval qu’il fut incapable de traduire. Le document était signé « Martinus Hortulanus et l’identité de l’auteur a été sujette à beaucoup de vifs débats. Le nom de Roger Bacon fut à un moment avancé, et bien que l’attribution lui ait été faite sans autorisation définie, (voire sans autorisation du tout)[163], certaines références littéraires le présentent maintenant comme le « Manuscrit de Roger Bacon ». Il est également connu, sous le nom du découvreur, comme étant le «Manuscrit Voynich ».[164]

Durant plus de soixante ans, ce manuscrit est resté une énigme enveloppée de mystère. Il est sans nul doute écrit dans une sorte de code chiffré dont personne n’avait trouvé la clé ; « Des experts linguistes disent qu’il ne s’agit d’aucun alphabet connu ; les experts cryptographes disent qu’il s’agit clairement d’un combinaison codée inconnue »[165]. Newbold présenta une transcription partielle,[166], mais contestée.[167] Un étudiant en occultisme a considéré ce document de 116 pages comme l’un des commentaires les plus étendus sur le Necronomicon.[168]. Lang le considère comme une révision ou un résumé du Necronomicon rédigé en grec et en latin déguisé sous l’usage de l’écriture codée en arabe médiéval.[169] Son raisonnement épouse la controverse entourant l’attribution du document à Bacon.
 

 

En affirmant l’exactitude des transcriptions de Newbold, l’érudition des écrivains apparut avoir dépassé l’érudition et la science du XIIIe siècle.[170]. Au premier coup d’œil, beaucoup de données d’astronomie semblent suivre des parties du Necronomicon. Qui plus est, certaines de ces données médicales ou anatomiques apparentes, impossibles à obtenir sinon aux moyens d’équipements microscopiques sophistiqués, sont identiques à certaines parties du Necronomicon. La question se pose alors avec insistance, si la traduction est vraiment exacte, de savoir de quelle source l’écrivain a tiré l’information et comment il a pu l’obtenir.
D’un autre côté, beaucoup de ces données dites médicales sont inexactes ou douteuses dans la mesure où elles s'appliquent aux êtres humains. Et non seulement l’exactitude des données d’astronomie loin d’être déchiffrées engendre ainsi des débats brûlants, mais beaucoup de chercheurs affirment, à la lumière des observations faites par les satellites et les sondes spatiales, que ces données sont fausses. En fin de compte, de larges morceaux du manuscrit sont tout à fait indéchiffrables et le demeurent en dépit des efforts des savants et des cryptographes mondiaux..
La Bibliothèque de l’Université a été, au-delà de 1920, au premier plan des institutions qui cherchent une solution au mystère. Les archivistes et les cryptographes de la Bibliothèque ont pu réaliser des photocopies en couleur de haute résolution  de ce manuscrit et obtenir des photocopies similaires d’autres chercheurs. De plus, la bibliothèque a obtenu  les documents de Lang identiques à beaucoup d’autres chercheurs. Les savants de la bibliothèque ont examiné avec minutie le document actuel tout comme des chercheurs indépendants l’ont fait à la Bibliothèque. Tous ont échoué à déchiffrer le texte, à identifier l’auteur, ou à déterminer son origine. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les laboratoires de la Bibliothèque ont eu beaucoup de moyens d’investigation, tout comme les chercheurs travaillant avec des cryptographes militaires pour tenter de percer le codage. La Bibliothèque possède à l’heure actuelle l’une des plus grandes collections de données existant sur le sujet. Pourtant, « l’histoire première du manuscrit ne peut être aujourd’hui établie par des preuves documentées »[171]

II- Prœsidia finium ou Frontier Garrison.
Ce petit livre énigmatique est attribué à Quintus Urbicus Lollius, le gouverneur de la Bretagne romaine de 140 à 160 ap.J.C. Supposé avoir été écrit en 138 ap.J.C., avant qu'Urbicus ne devienne gouverneur sous Antoninus Pius, il n’est pas, cependant, mentionné dans ses mémoires dernières, et l’incident n’y est pas non plus décrit. Par ailleurs, les légats romains n’étaient pas réputés pour passer à la postérité la perte d’un ordre, que ce soit le leur ou celui d’un officier supérieur. Aucune trace bretonne n’a pu être trouvée non plus.

Au cours d’une expédition dans la campagne, une cohorte entière fut décimée par un « démon » local ; la description de ce dernier n’est pas en contradiction avec certaines des créatures décrites dans certaines littératures ésotériques listées dans le document. Aucune inscription romaine n’a été découverte, alors qu’existent beaucoup d’autres expéditions dans les scènes  d’Urbicus. Et aucune mention ne figure dans les Histoires romaines.[172] 
  
Le livre fut traduit et imprimé à des fins privées à Londres vers 1700. Un ou deux ensembles de manuscrits décrivant l’incident sont au musée dans la collection Wharby, en Angleterre. Les autres, fragmentaires, mais pour la plupart complets, ont été donnés à la Bibliothèque par une ancienne étudiante généreuse. La bibliothèque possède également deux exemplaires de la traduction de 1700. Selon ceux qui ont examiné les documents contestables, l’ensemble des manuscrits est rédigé par la même main, et les papyrus sur lesquels ils ont été écrits datent de la même période. Les chercheurs n’ont pu, cependant, découvrir aucune donnée authentifiant son attribution à Urbicus.

 
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. Voir Trithemius, note 4 ci-dessus. Le travail monumental de Trithème sur les chiffres et la cryptologie, publié en six volumes (Polygraphia libri sex), publié en 1518, couvre plusieurs éditions, les plus célèbres étant celle de Francfort (1550) et celle de Paris (1561). Les quatre premiers volumes traitent des différentes formes des chiffres ; le cinquième contient une étude de la cryptologie et le sixième plusieurs alphabets qui se veulent écritures anciennes renfermant des caractères étranges et inexpliqués. Polygraphie et universelle escriture cabbalistique, 1651.Blaise de Vigénère, Traité des Chiffres ou secrètes manières d’escrire, 1586, Paris.Philip Thicknesse, A treatise on the Art of Decyphering and of Writing in Cypher, 1772, Londres.  
. Lin Carter, « Zoth Ommog », in Edward P. Bergland, ed., The Disciples of Cthulhu, p. 171.
. Lovecraft, La Maison de la Sorcière  in Les Montagnes hallucinées .
Ludovico Maria Sinistrari, De Dæmonialitate, 1700 NP.Pier Antonio Stampa, Fuga Satanæ, 1597, NP.
. En français dans le texte (NdT)
. En français dans le texte (NdT). Pierre Versins, Encyclopédie de l’Utopie et de la Science-fiction, p. 551.
. James Wade, « The Deep Ones » in Lovecraft, Les Mythes de Cthulhu.
. Carter, p. 169.
. H.P. Lovecraft, Selected Letters, 826 & 827
. Lovecraft, Selected Letters, 714. Par exemple, les lettres et le son du nom Cthulhu « furent simplement ce que le professeur Angell imagina à la hâte de représenter (certes de façon rude et imparfaite) le nom rêvé que le jeune artiste Wilcox lui avait oralement prononcé. » Voir également « L’Appel de Cthulhu » dans l’Abomination de Dunwich 
. Carter, p. 163.
. Lovecraft, Selected letters  826 & 827
. Carter.
. Lovecraft, A la Recherche de Kadath in Les Montagnes hallucinées.
. Lovecraft, Selected Letters 714. « The Other Gods » in Dagon. A la Recherche de Kadath in Les Montagnes hallucinées.
. Heald, Hazel, « Out of the Æons » in L’Horreur dans le musée et autres révisions ».
. Lovecraft : « Dans l’Abîme du Temps » in L’Abomination de Dunwich. A la Recherche de Kadath in Les Montagnes hallucinées. Voir également Selected Letters 825 & 826.
. Heald, p. 135.
. Lovecraft, A la Recherche de Kadath in Les Montagnes hallucinées.
. Lovecraft, « Polaris » in Dagon.
. Lovecraft, « Dans l’Abîme du Temps » in L’Abomination de Dunwich.
. Voir, par exemple, Lovecraft, Selected Letters IV, 566.
. Lovecraft, « Celui qui chuchotait dans les ténèbres » in L’Abomination de Dunwich.
. C.L. Moore, The Challenge from Beyond, p. 8
. August Derleth, The Trail of Cthulhu, pp.43, 57.
. Lovecraft, Les Montagnes hallucinées.
. Lovecraft, Selected Letters 826 & 827.Robert M. Price, Some Notes on the Eltdown Shards », Crypt of Cthulhu n° 23 (1984) : 36.
. Lovecraft, Selected Letters 827 & 828.
. Brian Lumley, « In the Vaults Beneath » in The Caller of the Black », pp. 190, 192.
. Lumley, p. 188.
. Lumley, pp. 172-172.
. Lumley, p.191.
. Lumley, pp. 167, 211-212
. En latin dans le texte (NdT).
. Wade-Giles — Ch’i pen shu hsieh le tsui an                Yale — chi ben shu sye le dzwei an                Pingyin — qi ben shu xie le zui an                « sept livres écrits très secrètement [de façon énigmatique et clandestinement] ».
. Guwen shangshu, « langue ancienne, textes anciens ». Juwen shangshu, langue moderne, anciens textes. » Se réfère à la transcription des textes chinois avant 213 av. J.C. « Le moderne » dans ce contexte se réfère au langage chinois tel qu’il était parlé 200 ans avant les Incendies de Qin. Les Guwen shangshu étaient des textes d’un passé éloigné copiés en langage moderne, le juwen, qu’on pouvait ainsi lire facilement et avec précision. Une étude particulière est nécessaire pour lire aujourd’hui les quelques pièces restantes de juwen shangshu. Voir K.C. Wu, The Chinese Heritage, p. 453.
. Wu, The Chinese Heritage, p. 40.
. Wu, Li Dun Jun, The Ageless Chinese, p. 101.
. Wu, p. 40 ; Ssuma Chien, Records of the Historian, p. 195.
. Le vieux Professeur ou Vieux Maître.
. Li Dun Jun, The Ageless Chinese, p. 101. « ... Beaucoup de livres ont été écrits de mémoire alors que d’autres furent de façon permanente perdus pour la postérité ».
. Voir par exemple, Bk, iii, chs 107 & 116 ; Bk, iv, chs. 23, 27, 4 » & 105.
. Voir par exemple John A. Goodall, ed. et tr., Heaven and Earth : 120 Album Leaves from a Ming Encyclopedia ; San ts’au t’u-hui, 1610 (Londres : Lund Humphries, 1979), p. 64-84.
. Il ne s’agit pas du Livre de Dzyan des Théosophes, qui fut principalement une reprise des mythes hindous, mais un travail plus vieux, plus court connu en chinois comme         Wade-Giles — Shu tsu i an         Yale — Shu dzu i an         Pingyin — Shu zu yi an « Book Sufficient to Advance [the] Dark.
. Lovecraft, Selected Letters IV, p. 55 ; William Lumley, « The Diary of Alonzo Typer » in Lovecraft, L’Horreur dans le Musée et autres Révisions, p. 166.
. K.C. Wu, The Chinese Heritage, p. 40.
. Arthur F. Wright, The Sui Dynasty : The Unification of China, A.D. 581-617, p. 88
. Wright, p. 123.
. Pour la définition des termes guwen shangshu et juwen shanshu, voir ci-dessus note 41.
. Lovecaft, Selected Letters, IV, 566.
. Lovecraft, Selected Letters IV, 604.
. August Derleth, « The Return of Hastu » in The Spawn of Cthulhu, p. 132
. Eddy C. Bertin, « Darkness, My name is » in The Disciples of Cthulhu, p. 203.
. Bertin, p. 203.
. Bertin, pp. 195, 205.
. Derleth, pp. 140-144.
. Chinese, Tò lè, « hantés, évités »
. Carter, « Zoth Ommog », p. 149 ; « The Dwelller in the Tomb » in Derleth, ed., Dark Things, p. 52.
. Carter, « Zoth Ommog », p. 150.
. « Spitalsk » signifie « lépreux » en danois.
. Brian Lumley, « The Horror at Oakdeene » in The Horror at Oakdeene , p. 75
. Brian Lumley, « Rising with Surtsey » in Derleth, ed., Dark things, p. 179.
. Brian Lumley, « Billy’s Oak » in The Caller of the Black, p. 31.
. Voir Collected Lectures of Herbert Hike, Ph.D., Arkham, Mass. : miskatonic Universioty Press, 1978.
. En français dans le texte (NdT).
. Richard Erdoes, AD 1000 : Living on the Brink of the Apocalypse (New York : Harper & Row, 1988), p. 31
. Frances Mossiker, The Affair of the Poisons, p. 55.
. Mossiker, p. 230.
. Mossiker, p. 174.
. Mossiker, pp; 173-174; Elle mourut sur le bûcher » ... Alors que les flammes l’atteignaient, elle éructa avec son dernier souffle un juron hideux ». Pardoe (Miss), Louis XIV and the Court of France [Vol. II] (New Yoek : Harper & Brothers, 1848), p. 267.
; Mossiker, p. 153.
. Mossiker, pp. 3-4, 10-11.
. Attribué à Jacques Bousset, évêque de Condom.
. Mossiker, p. 178.
. « Worm » : ver. (NdT)
. Robert Bloch, « Shambler from the Stars » in The Opener of the Way, p. 251. Voir également Brian Lumley, « Lord of the Worms » in The Complete Crow, p. 58.
. Bloch, p. 251.
. A l’inverse du destin de Gaspard du Nord, traducteur du Livre d’Eibon : Clark Aston Smith, « The Colossus of Ylourgne » in Genus Loci and Other Tales, p. 155
. Bloch, p. 252.
. Clark Ashton Smith, « The Holiness of Azédarac » in Lost Worlds, p. 121 ; « Ubbo-Sathla » in Tales of the Cthulhu Mythos, p. 46. Dans les deux cas, la référence est faite au « langage perdu d’Hyperborée ».
. Smith, « Ubbo-Sathla », p. 46.
. Lovecraft, Selected Letters IV, 674.
. Lovecraft, Selected Letters IV, 674 & vol. V, 829.
. Lin Carter, The History & Chronology of the Book of Eibon, p. 4
. Lovecraft, Selected Letters IV, 674 et V, 916 et 917 ; Carter, History & Chronology, pp. 4-5
. Lovecraft, Selected Letters IV, 674 et V, 916 & 917.
. Smith, « Ubbo-Sathla », p. 46
. Carter, History & Chronology, p. 6
. Lovecraft, Selected Letters, IV, 674..
. Comme implicite dans Lovecraft, Selected Letters V, 827-828 ; Hazel Heald, « Out of the Aeons » in Lovecraft, L’Horreur dans le Musée et Autres Révisions, p. 135.
. Smith, « Ubbo-Sathla » ; Carter, History & Chronology, p. 3.
. Liddell & Scott, p. 226.
. Smith, « Ubbo-Sathla  », p. 47 ; voir également « The Holiness of Azéderac » in Lost Worlds », p. 120.
. Smith, « Ubbo-Sathla  », p. 4- ; également Lovecraft, Selected Letters V, p. 387.
. Lovecraft, Selected Letters IV, 685.
. Lovecraft, Selected Letters IV, 693.
. Lovecraft, Selected Letters III, 429.
. « Unaussprechlichen » est mieux traduit par » indicible » ou « interdit » plutôt que par «sans nom »
. Robert E. Howard, « The Thing on the Roof » in Cthulhu : The Mythos and Kindred Horrors, p. 60
. Robert E. Howard, « The Thing on the Roof », p. 64.
. Heald, « Out of the Aeons », p. 144.
. Howard, ‘The Children of the Night » in Carter, ed., Spawn of Cthulhu, p. 174
. Carter, « Zoth Ommog », p.p. 164-166.
. Howard, « The Black Stone » in Spawn of Cthulhu, p. 8-9.
. Heald, « Out of the Aeons », p. 143.
. Heald, « Out of the Aeons », p. 138-144.
. Robert E. Howard, « The Thing on the Roof », p. 63.
. Howard, « The Children of the Night  », p. 175.
. Carter, « Zoth Ommog », p.p. 162-163
. Robert E. Howard, « The Thing on the Roof », p. 61..
. Carter, « Zoth Ommog », p.p. 162.
. Howard, « The Black Stone », p. 8 ; Heald, « Out of the Aeons », p. 143.
. «  ... Non pas pour sa couleur, mais à cause de son sombre contenu. « Howard, « The Thing on the Roof », p. 60. A ne pas confondre ni avec le Cthaat Aquadingen, connu également sous le nom de « Livre Noir », ni avec Le Livre Noir d’Alsophocus.  
. Lovecraft le cite comme « Theodorus Philetas » ; la transcription correcte est « Theodoros Philetos ». Le nom, Philetos, fut celui d’une personne qui nia la doctrine chrétienne ; d’où en grec médiéval, un hérétique. Voir, Thayer, A Greak-English Lexicon of the New Testament, etc. , p. 654.
. En latin dans le texte (NdT)
. Edmund Weinbaum, The New Adam (New York : Avon, 1969), p. 169.
. Ses citations, bien qu’en apparence authentiques et faisant autorité, diffèrent souvent substantiellement lorsqu’on les compare aux travaus dont elles sont supposées être tirées ». Brian Lumley, « Aunt Hester » in The Horror at Oakdeene, pp. 26-27 ; « The Caller of the Black » in  The Caller of the Black , p. 55
. Selon Henri-Laurent de Marigny. Lumley, « the Mirror of Nitocris » in The Caller of the Black , p. 70
. Sanfy Petersen, The Call of Cthulhu : Fantasy Roleplaying in the Worlds of H.P. Lovecraft, pp. 129-132.
. Miskatonic University Graduate Kit, « School of Medieval Metaphysics Class Catalogue, hiver 1986- printemps 1987 », p. 15
. Publié sous les auspices du Département  de Métaphysique médiévale de l’université de Miskatonic.
. Le manuscrit a été copié de nombreuses fois, mais jamais imprimé.
. Petersen, p. 187.
[129]. Toufic Fahd, Le Panthéon de l’Arabie Centrale à la Veille de l’Héfire, pp. 166-182. De son vivant, le Prophète s’efforça d’éradiquer totalement le cuklte d’Al-Uzza. Voir Koran CH. Al-najam vv. 20-26. Il n’y a jamais réussi. Durant la montée phénoménale de l’Islam après la mort du Prophète, et même 100 ans plus tard, du vivant de l’auteur du Necronomicon, son culte fut courant en Syrie et du côté de Canaan. Son culte et ses adeptes auraient jeté l’anathème à tous les musulmans pieux. Avant l’avènement de l’Islam, l’usage de son nom n’était pas inhabituel. L’oncle de Mahomet et son plus cruel ennemi imposèrent le nom ‘Abd al-’Uzzâ al Muttalib. Rodinson, Maxime, Muhammad, p. 333.
. Lovevraft, Histoire du Necronomicon, p. 1.
. Koran : Ch. 7. « Al-A’Raf, vv. 66-73 ; ch 11. « Hud » vv. 59-61 ; ch. 46. « Al-Ahqaf » vv 22-26 ; ch. 54. « Al-Qamar » vv 10-23.
. Rodinson, pp. 121, 133.
. Lovecraft, Histoire du Necronomicon. Le nom s’écrit également Ibn-Khillikan.
. Derleth, August, « The Lamp of Alhazred » in The Watchers out of Time and Others  », p. 249.
. Lovecraft, Histoire du Necronomicon, p. 1. « L’Arabe Irâm, dans Irâm Dât al-’Imal, ville légendaire des ‘Ad...’iram’ désignait les pierres dressées comme signaux dans le désert. » Fahd, p. 221, n. 1.
. Ou alors « ... un Musulman indifférent », Lovecraft, Histoire du Necronomicon, p. 1
. Fahd, p. 49.
. Lovecraft dit qu’il a retenu l’idée du son dans une note des annotations d’Henley de Vathek (voir Selected Letters V, 927) ; voir Vathek in Three Gothic Novels, p. 210, de E.F. Beiler, où le terme est également utilisé en référence aux hurlement des démons. L’annotateur ne cite pas ses sources pour l’une ou l’autre des affirmations et la discussion dans la note donne l’impression qu’elle est, au mieux, de seconde main.
. Liddell and Scott, Greek-English Lexicon, p. 527.
. S.T. Joshi, « Afterword » in Lovecraft, Histoire du Necronomicon, p.5.
. Marinone & Guala, Complete Handbook of Greek Verbs ; le suffixe « -ikon«  peut également être seulement utilisé avec des substantifs (substantifs ou adjectifs utilisés comme tels) ; Herbert W. Smyth, Greek Grammar, pp. 269, 273. Gustave Simonson, A Greek Grammar : Syntax, p. 23.
. Lovecraft, Selected Letters, V, 927, où il conjecture que ce pourrait être un dérivé.
. Liddell and Scott, p. 535, Définition III. Une partie du titre en latin est cependant tiré de cette racine.
. Liddell and Scott, p. 534, Définition II.
. En latin dans le texte (NdT). Adolph Berger, « Encyclopédic Dictionary of Roman Law », p. 351.
. Hugh J. Mason, Greek Terms for Roman Institutions : A lexicon and Analysis, p. 69.
. Version Autorisée, Nouveau Testament, Luc 7-30 et 10-25.
. Voir Thayer, p. 427.
. En perdant la terminaison -ikoz et en lui substituant la fin collective -ikon, qui en grec classique et médiéval signifie un ensemble de personnes ou de faits et lorsqu’ils sont reliés ensemble, un livre. On obtient -nomikon de -nomikoz sans violenter ni la grammaire ni la syntaxe.
. La racine du latin nex, c’est-à-dire mort violente, semble venir du grec « nekros ».
. Par Paul Dunbar Lang in Lumley, « Return of the Lloigor », p. 357.
. Petersen, p. 130.
. Lovecraft ignorait apparement les sources de l’Europe de l’Est et du Middle Est.
. Lovecraft, Selected Letters, II, p. 201.
. Berger, « Encyclopédic Dictionary of Roman Law », p. 340. Il devint un enseignant célèbre à Bologne en compilant un monumental abrégé de droit. J.J. Delaney et J.E. Tobin, Dictionary of Ctholic Biography (Doubleday, 1961), p. 5 ; il fut également remarqué pour son franc-parler blasphématoire. Dante lui attribua le troisième anneau du septième cercle dans le Purgatoire (Ceux qui exercent leur violence contre Dieu), Chant XV, L. 110.
. Lovecraft, Histoire du Necronomicon, p. 3 ; Selected Letters II, p. 201. Lovecraft et d’autres ont dit que le livre fut mis à l’Index. Toutefois, l’Inquisition ne mit pas de livres à l’Index avant 1559. Le premier Index Expurgatorius était une liste de livres spécifiques, dans laquelle l’Index librorum probihitorum avait été autorisé par le Concile de Trente en 1545, mais fut notifié en 1571.
. Carter, « Zoth-Ommog », p. 174.
. Lovecraft, Histoire du Necronomicon, p. 2 ; August Derleth, ‘The Cthulhu Mythos, in Tales of the Cthulhu Mythos, p. ix.
. En supposant évidemment que par « lettre noire » cela signifie seulement que c’était écrit en haute écriture germanique connue comme étant le Fraktur. Voir Philip Howard Stevensn, Words, p. 137.
. Edward Burman, The Inquisition, Hammer f Heresy, p. 195.
. Barbara Tuchman, The Guns of August, p. 318, « … La Bibliothèque comportait 230000 volumes, 750 manuscrits médiévaux et plus de 1000 incunables. »
. Carter, »Zoth Ommog, p. 160.
. John Manly, « The Most Mysterious Manuscript in the World », pp. 188-9.
. Wilfdred M. Voynich, « A Preliminary Sketch of the History of the Roger Bacon Cipher Manuscript », pp. 30-32.
. Manly, p. 187.
. W[illiam) Romaine Newbold, The Cipher f Roger Bacon.
. Pratt (Chapitre II), « An Element of Doubt » in Secret and Urgent.
. Colin Wilson, « The Return of the Lloigor » in Tales of the Cthulhu Mythos, p. 351ff.
. Colin Wilson, « The Return of the Lloigor « , p. 355.
. Manly, pp. 192-3 ; Kent, p. 9 : « La seule méthode scientifique reconnue par les Universités fut essentiellement celle d’Aristote …Cette accentuation excessive d’une méthode déductive est le défaut fatal de la théorie scientifique aristotélicienne … Partout où elle a prévalu, la science  a stagné. »
. Manly, p. 188.
. Julius Capitolinus mentionne brièvement le successeur d’Urbicus comme gouverneur. » Britanno per Lollium Urbicum legatum vicit alio muro cespiticio submatis barbaris ducto. « De Antonio Pio, ch. 5.