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Vendredi 1er mars 2002 :

le Conseil de l'AODS terminé, nous nous retrouvons autour de la table de la Grande Loge pour poursuivre nos discussions odéso-thuléennes. Et Joseph est pour le moins impatient de nous raconter ses aventures décalées au Couvent Dominicain Sainte Marie de la Tourette, près de Lyon. Mais pour bien saisir tout le sel de sa narration, encore faut-il rappeler qu'il est le champion des multi-affiliations, et qu'il appartient également au très sélect Melmoth Club. De quoi s'agit'il ? Il se définit lui même ainsi :

Chaque année, dans tous les pays, sans esprit polémique ni apologétique, de multiples thèmes ou figures religieuses sont utilisées par des auteurs de fictions littéraires, graphiques ou cinématographiques. C'est à les recenser et les analyser que se voue le "Melmoth club" (d'après le héros du roman légendaire de Maturin, Melmoth). Polars, B.D., romans fantastiques ou de science-fiction, films seront analysés et débattus dans un va-et-vient constant entre passé et présent. De quelle manière certains objets religieux se sont-ils "réfugiés" dans les productions de genre et continuent, en dehors de tout contrôle doctrinal, à hanter l'imaginaire collectif ?

Animé par François Angelier, bien connu pour son émission " Mauvais Genres " sur France-Culture, cette Société Discrète s'est donnée pour but d'organiser des échanges sur les sujets de l'Imaginaire avec des religieux. Et Joseph devait donner une causerie sur " Jésus dans la SF ", en belle compagnie puisque le programme recensait également comme intervenants : M. Cazeneuve, France Culture, M. Meurger, historien, M.P. Baudry, critique et producteur de radio, J.B. Thoret, critique de cinéma France Culture, rédacteur en chef de la revue "Simulacre".
Joseph avait, bien sûr, auparavant, sérieusement potassé son " Jesus'Video "......
Mais ce qui a le plus impressionné notre Homme en Noir, c'est sans conteste le cadre du monastère dominicain. Un ensemble construit par le Corbusier dont le dépouillement et la géométrie ne peuvent laisser indifférent.
Le Corbusier résumait ainsi ses longues années de recherche et de labeur : "J'ai essayé de créer un lieu de méditation, de recherche et de prière pour les frères prêcheurs. Les résonances humaines de ce problème ont guidé notre travail... J'ai imaginé les formes, les contacts, les circuits qu'il fallait pour que la prière, la liturgie, la méditation, l'étude se trouvent à l'aise dans cette maison. Mon métier est de loger des hommes. Il était question de loger des religieux en essayant de leur donner ce dont les hommes d'aujourd'hui ont le plus besoin : le silence et la paix. Les religieux, dans ce silence, placent Dieu. Ce couvent de rude béton est une œuvre d'amour. Il ne se parle pas. C'est de l'intérieur qu'il se vit. C'est à l'intérieur que se passe l'essentiel".
Notre ami ne peut s'empêcher de se laisser aller à des comparaisons blasphématoires, qui vont du temple maçonnique au burg teutonique......
Mais il rassure notre auguste rassemblée en précisant que la table des bons pères était tout à fait correcte et que le petit vin du pays coulait généreusement...........


Belle histoire, non ?

P. M.

http://www.couventlatourette.com/