C'est avec un plaisir particulier que je boucle ce nouveau pavé odésien. Plaisir, parce que ce travail a mariné durant de nombreux éons dans nos laboratoires sulfureux, en l'attente de suffisamment de textes pour lui donner forme. Plaisir, parce que l'attente en valait la peine, et vous avez entre les mains un produit dans la plus pure tradition odésienne ; un recueil lovecraftien bien sûr ; un recueil dans lequel nos fidèles équipes se sont éclatées, tout en faisant comme à l'accoutumée place à de nouvelles signatures prometteuses. Plaisir enfin, parce que ce numéro s'ouvre sur une couverture post-mortem, un travail que Guy Bidel nous avait concocté peu de temps avant de franchir la Porte des Etoiles. A cette couverture répond comme par un écho venu d'ailleurs l'illustration de fin, celle de Pierre Gonzalès, Adieu l'Artiste...

Et puis un bonheur n'arrive jamais seul, et alors que je tape cette introduction, je reçois par le biais de ma fidèle internénette un message de Christophe Thill qui me dit que le numéro spécial de D&M qu'il a réalisé sur le Roi en Jaune de Chambers est terminé, et qu'il m'apporte la maquette. Alors, un seul conseil, un grand ménage s'impose dans votre boîte aux lettres.

Lovecraft reste et restera à l'honneur à l'ODS. Jacky Ferjault s'est mis en tête de corriger une aberration typiquement française. Donner au public francophone la possibilité de lire la correspondance du Maître, dont seul un malheureux volume a été traduit en son temps par Christian Bourgois. La tâche est immense, un peu comme de compter les grains de sable sur la plage. Mais il en faut plus pour décourager notre ami, et un premier pavé totalement inédit vient de sortir des alambics de la rue de Vaugirard. Claire Inette l'emportera cet été pour le relire, puis départ pour les ateliers de Gremloïc qui en assurera le maquettage.

Philippe Marlin Mai 1999

Dragon