ASFC -- L'année de la Science-fiction et du Fantastique au cinéma

An 2000 : Fin du monde, début du futur
Philippe Heurtel

Tout d’abord, une petite présentation de ASFC s’impose. ASFC, pour L’Année de la Science-fiction et du Fantastique au Cinéma, c’est le petit nouveau dans la famille des fanzines de L’œil Du Sphinx. Ce rendez-vous annuel se propose de répertorier, de manière aussi exhaustive que possible, les films et dessins animés de science-fiction, fantasy, fantastique et horreur sortis l’année passée en France. Sorties cinéma uniquement, les parutions directes en vidéo n’étant pas traitées pour des raisons de logistique. Chaque film fait l’objet d’un résumé, d’une ou plusieurs critiques (si elles sont complémentaires), ainsi que d’une fiche technique. Ce, afin de constituer à la fois un guide vidéo et, année après année, un outil d’analyse filmographique pour qui s’intéresse au traitement de la SF et du fantastique par le cinéma.
Enfin, outre les critiques film par film, chaque numéro de ASFC est complété par des articles de fond, prenant plus de recul par rapport à l’actualité.Contrairement aux autres fanzines de l’ODS, ASFC n’a pas pour vocation première de publier des nouvelles. Toutefois, nous n’avons pas d’a priori rédhibitoire à ce sujet, et nous ne nous interdisons pas de nous faire plaisir si un bon texte en rapport avec notre sujet tombe entre nos mains.

 

Le tour du monde en 80 films


Devant le sommaire de ce numéro, une constatation s’impose, qui n’aura rien de surprenant : les genres qui nous intéressent ici sont largement dominés par les Etats-Unis. Sur près de 80 films, 80% d’entre eux nous viennent d’outre-atlantique, quel que soit le genre traité. L’Europe est présente, mais fort timidement, avec une dizaine de films français, anglais (Le phare de l’angoisse, Virtual sexuality), mais aussi belge (Le ballon sorcier), danois (Possessed), espagnol (La secte sans nom), et même slovaque (Thomas le fauconnier). On aimerait une présence plus marquée de ces pays "annexes" auquel nos écrans sont trop peu habitués. Surtout si c’est pour atteindre la qualité de La secte sans nom.Si l’on s’intéresse de plus près aux réalisateurs français (non par chauvinisme, mais parce qu’il s’agit du seul pays européen pour lequel il nous a été donné de voir plus d’un seul film !), on constate qu’ils nous ont livré cinq œuvres fantastiques et science-fictives. Côté SF, L’extraterrestre de Didier Bourdon est une comédie pas inoubliable, mais tout à fait sympathique. C’est Furia qui aborde une SF plus sérieuse à travers une dystopie fort sombre. En fantastique, oublions le raté de Braoudé, Deuxième vie, pour remarquer la présence étonnante d’un "slasher" hexagonal : Promenons-nous dans les bois. Non seulement c’est inhabituel (la France n’est pas le terrain de chasse habituel du tueur d’adolescents en série), mais de surcroît réussi ; le phénomène Scream a intelligemment franchi l’Atlantique.Cependant, cette petite liste manque cruellement, il faut le reconnaître, de chefs-d’œuvre.SF et fantastique asiatiques brillent par leur discrétion ; de plus, ils ne sont présents que sous la forme du dessin animé. Le hongkongais Tsui Hark nous livre la version dessin animé de son film Histoire de fantôme chinois ; une curiosité plus qu’une réussite. Venu du Japon, Pokemon 2, sans être foncièrement mauvais, n’apporte rien au domaine de l’animation. Il reste fort heureusement l’éblouissant Princesse Mononoke, qui a su allier esthétique, sens du récit et intelligence du propos. Mais c’est tout. L’Asie n’est pourtant pas avare d’œuvres fantastiques et de fantasy ; il semble en être des distances culturelles comme des distances géographiques : elles ne se franchissent pas aisément.

 

Le film d’animation


Le dessin animé et son petit frère le film en images de synthèse se portent bien, avec une douzaine d’œuvres, et non des moindres : outre Princesse Mononoke, mentionné ci-dessus, on retiendra Les aventures de Rocky & Bullwinkle, Dinosaure, Fantasia 2000, Le géant de fer, Métal hurlant 2000, Titan A.E. et Toy story 2 (ainsi que Chicken run, qui n’est pas vraiment un dessin animé, certes, puisqu’il s’agit d’animation en pâte à modeler, mais selon moi s’y apparente plus qu’à un film "classique"). Rien de raté, seuls les deux moyens Carnivale et Pokemon 2 sont en dessous du reste.La plupart réussissent, et haut la main, à s’adresser aussi bien aux plus jeunes qu’à un public adulte. Et souvent, la réussite esthétique est au rendez-vous. En digne héritier de Tex Avery, le dessin animé demeure également le lieu des délires les plus fous : Les aventures de Rocky & Bullwinkle (mélange de film et d’animation qui n’a pas à rougir devant Qui veut la peau de Roger Rabbit ?), Toy story 2, Chicken run, sont là pour nous le rappeler.Quant au film en images de synthèse, âgé d’à peine dix ans, il grandit sainement : il n’est qu’à voir le très réussi Toy story 2 et, surtout, le superbe Dinosaure, qui mélange admirablement prises de vues réelles (pour les paysages) et images générées par ordinateur (pour les grosses bébêtes). De plus, la technique ne les a pas dispensés d’idées ni de scénario ; on aimerait en dire autant de nombre de superproductions bourrées d’effets spéciaux et de rien d’autre.

 

La SF, entre Terre et galaxies lointaines...


Le cinéma de SF, avec rien moins qu’une bonne vingtaine de films, profite toujours de "l’effet an 2000" qui semble le pousser, pour le meilleur et pour le pire, depuis le début des années 1990.
Alien continue de pondre ses œufs un peu partout. Oublions Intrusion, médiocre film d’invasion extraterrestre. Par contre, en matière de SF horrifique, Pitch black offre un traitement visuel étonnant et séduisant. Dommage que le scénario manque d’un brin d’originalité. Alors, quand un thème semble éculé, il reste la parodie : Mars à table !, en effet, est un hommage loufoque aux films de SF des années 50.D’ailleurs, comédie et SF ont toujours fait bon ménage. De quelle planète viens-tu ?L’extraterrestre, Mars à table !, Première sortie, Virtual sexuality, s’en sortent honorablement en jouant la carte de l’humour. Mais la palme d’or revient sans conteste à Galaxy Quest : cet extraordinaire pastiche-hommage des space operas à la Star Trek est une des comédies de SF les plus drôles, les plus inventives et les plus trépidantes qui aient jamais été tournées. Dommage qu’il ait souffert en France d’une distribution pathétique (six copies seulement !).Galaxy Quest nous rappelle également que le space opera est un des thèmes majeurs de la science-fiction (littéraire aussi bien que cinématographique). Si Supernova a du mal à convaincre, Métal hurlant 2000 retient mieux l’attention. Quant à Titan A.E. il s’avère être un dessin animé "à la Star Wars" : ce n’est pas le scénario du siècle, mais les péripéties s’enchaînent à cent à l’heure au sein d’un véritable feu d’artifice visuel. Il fallait bien ça pour faire passer la pilule amère qu’est Terre champ de bataille, navet de luxe (mais de nos jours, même le plus pouilleux des scénarios peut s’offrir de belles images) qui aurait pu sortir directement en vidéo (voire ne pas sortir du tout, surenchériront certains).Mais il n’y a pas que les galaxies lointaines, très lointaines : il y a aussi notre bon vieux système solaire. Hasard du calendrier ? Inspiration de l’actualité scientifique de ces dernières années ? Toujours est-il que deux films, à quelques mois d’intervalle, nous ont emmenés sur Mars : Mission to Mars de De Palma, et Planète rouge d’Antony Hoffman. Dans les deux cas, le traitement et les idées sont indiscutablement différents. Encore plus près de notre planète bleue, il y a Space cowboys qui nous mène en orbite autour de la Terre (mais est-ce de la SF, peut-on se demander ?), ou bien Fortress 2, dernier navet de Christophe Lambert (et là, on regrette que ce soit de la SF !).Et, bien sûr, il y a la Terre elle-même. Là, nous abordons des futurs proches, dans des films d’anticipation qui, à l’exception de L’homme sans ombre (qui joue du début à la fin la carte de l’action et de l’horreur), sont plus militants, moins portés sur l’action. Furia nous dépeint une société répressive peu reluisante. L’humanisme est au rendez-vous dans des productions telles que Le géant de fer, L’homme bicentenaire ou X-Men. A l’aube du sixième jour est une très bonne surprise car, en abordant le thème du clonage, ce "block buster" taillé sur mesure pour Schwarzenegger s’avère être un peu plus qu’un simple film d’action décérébré.Mais, que l’on ait les pieds sur Terre ou la tête dans les étoiles, il n’y a dans tout cela rien de renversant, et l’on cherchera en vain dans la production de cette année une œuvre marquante, des idées audacieuses qui resteront dans les mémoires.

 

Fantasy, si tu es là, frappes trois fois


Je m’étonnerai toujours de ce que la fantasy inspire si peu le cinéma, si l’on compare avec la science-fiction et le fantastique. Pourtant, son succès littéraire incite à penser qu’il existe un large public. De plus, à l’instar de la SF, la fantasy se prête admirablement à la créativité visuelle et aux effets spéciaux. Pourquoi alors un tel déséquilibre quantitatif entre fantasy et SF ?Cette année, l’heroïc fantasy a pour seul représentant Donjons & dragons (et elle aurait pu s’en passer !). Fantasia 2000, Histoire de fantôme chinois, Princesse Mononoke (tous des dessins animés), nous offrent leur lot de magie, et de mythologie dans le cas des deux derniers. Finalement, c’est cette bonne vieille valeur qu’est la fantasy animalière qui continue de s’imposer : écureuils, élans, poules, dinosaures, chats et souris qui parlent, peuplent Les aventures de Rocky et Bullwinkle, Chicken run, Dinosaure, Stuart Little. N’oublions pas les jouets vivants de Toy story 2, ni cette farce préhistorique qu’est l’anachronique Les Pierrafeu à Rock Vegas.Mais au moins n’y a-t-il rien de mauvais dans tout cela (mis à part le pathétique Donjons & dragons !). Et même, on trouve beaucoup d’excellentes choses.

 

Le fantastique, un genre Incassable


La magie et le surnaturel s’incarnent donc essentiellement dans le fantastique (auquel, par commodité, j’assimile l’horreur, même lorsque cette dernière n’est pas d’origine surnaturelle). Fantastique qui se taille la part du lion : la moitié des films de l’année 2000 peuvent en effet être rangés dans cette catégorie.Il faut dire que, dans l’imaginaire collectif occidental, 2000 n’est pas tout à fait une année comme les autres. Au cours des dernières décennies, nous avons eu nombre de films sur la fin du monde, l’arrivée de l’Antéchrist, le diable, et plus généralement des histoires utilisant le christianisme comme matériau. Ce sujet a inévitablement connu un sursaut d’intérêt tandis qu’approchait le nouveau millénaire, et l’année à trois zéros a vu l’aboutissement (en même temps que la fin) de ce phénomène. Ce qui n’est pas plus mal, quand on voit les médiocres, voire calamiteux, Dogma, L’élue et Stigmata, ou le moyen Possessed. Restent Little Nicky, farce qui met en scène un fils du diable franchement neuneu, et Morceaux choisis, comédie qui attaque la religion à l’acide concentré. A croire que comédie et parodie sont les refuges ultimes des sujets en bout de course où en attente d’un second souffle.L’autre approche traditionnelle du fantastique est celle où un événement (extérieur) ou un pouvoir (intérieur) surnaturel s’immisce dans le quotidien, pour le perturber puis le faire complètement basculer. Ainsi en est-il de Apparences, de Hypnose et de Prémonitions ; tout cela est classique, mais d’honnête facture. Relevant du même classicisme, mais un cran nettement au-dessus, La ligne verte est une des meilleures adaptations cinématographiques des romans de Stephen King. Enfin, deux films sortis la même année ont traité d’un thème similaire : dans Family man comme dans Deuxième vie, un homme se trouve projeté malgré lui dans ce qu’aurait pu être sa vie si des choix différents avaient été faits (le premier s’avère tout à fait regardable, tandis que le second...).Mais tout ceci fait pâle figure devant les deux événements, les deux chocs, d’un jeune réalisateur nommé M. Night Shyamalan : il s’agit de Sixième sens, grand film et grand succès, suivi un an plus tard du tout aussi excellent Incassable. Scénario impeccable pour le premier, traitement original et inattendu du thème du super héros pour le deuxième ; et dans les deux cas, une mise en scène impressionnante de subtilité. Avec Shyamalan, le fantastique a gagné deux très grands films. Et si le jeune prodige se maintient à ce niveau de qualité, c’est tout simplement le cinéma qui aura gagné un très grand réalisateur.On quitte le "fantastique subtil" pour aborder un autre thème classique, celui du monstre, qu’il soit humain, animal ou surnaturel. Monstre humain avec, prenez votre respiration car la liste est longue : Bone collector, The cell, Cut, Fréquence interdite, Légendes urbaines 2, La maison de l’horreur, Le phare de l’angoisse, Promenons-nous dans les bois, Résurrection, Scary movie (une parodie), Scream 3, La secte sans nom. Le pire (beaucoup) côtoie le meilleur (trop rare), le pire étant souvent le slasher qui profite impudemment du phénomène Scream. Le constat est encore plus sévère en ce qui concerne le monstre animal : Komodo, Lake Placid, La nuit des chauves-souris, Peur bleue... Au mieux, et en débranchant son cerveau pendant deux heures, on a affaire à de la série B distrayante...Reste donc le monstre surnaturel. Le vampire, increvable, est au rendez-vous sous des formes somme toute originales. Le petit vampire est une sympathique comédie pour les enfants. L’ombre du vampire nous montre le tournage imaginaire du Nosferatu de Murneau ; original, mais pas très convainquant. On préférera donc plutôt La sagesse des crocodiles, dans lequel le vampire abandonne ses attributs classiques. Pas de doute, les fils de Dracula sont immortels, en tout cas en tant que sujets cinématographiques, comme d’ailleurs le montre bien Bruno Paul dans son article Cinéma de vampires.Autre monstre surnaturel classique : le fantôme, avec Blair witch 2, The Crow 3 et Hamlet. Il y a aussi le tueur en série par excellence, j’ai nommé la Mort, qui est en quelque sorte l’assassin dans Destination finale. Une bonne idée très mal traitée. On gardera donc surtout en mémoire Sleepy hollow, l’excellent cavalier sans tête de Tim Burton qui s’affirme une nouvelle fois comme une valeur sûre.Après une telle invasion de monstres sanguinaires et de tueurs sans pitié, on a parfois envie d’un peu d’onirisme, de revenir à l’esprit du conte. C’est ce que nous proposent Le ballon sorcier, Carnivale, D’un rêve à l’autre, Le Grinch, Simon le magicien, Thomas le fauconnier.Mais ce n’est pas dans cette liste qu’on trouvera les œuvres les plus mémorables. De cette cuvée fantastique 2000, on retiendra donc surtout La ligne verte, La secte sans nom, The cell, et bien sûr Incassable et Sixième sens.

 

C’est dans les vieux pots...


On ne peut pas dire que l’on soit submergé par les remakes : je ne vois guère que La maison de l’horreur, et, à la limite, Histoire de fantômes chinois dont il a été question plus haut. En revanche, les suites ont le vent en poupe. Pour le meilleur : je songe aux très bons The crow 3 et Toy story 2, et à la limite aux honnêtes Scream 3, Les Pierrafeu à Rock Vegas, voire Pokemon 2. Mais aussi pour le pire : Blair witch 2, Légendes urbaines 2, Fortress 2. Il faut noter l’existence de Fantasia 2000 et Métal hurlant 2000. Ni suites, ni remakes, ces deux dessins animés sont plutôt des reprises d’idées traitées il y a plusieurs années dans Fantasia et Métal hurlant. Et le résultat est très bon !En fait, il existe une autre source d’inspiration, quasi inépuisable, pour nos cinéastes : la littérature. Jugez plutôt : Bone collector (d’après Jeffery Deaver), L’élue (Cathy Spellman), Furia ( Julio Cortàzar), Le Grinch (Dr Seuss), Hamlet (Shakespeare semble le scénariste – malgré lui – le plus prolifique qui soit !), L’homme bicentenaire (Isaac Asimov et Robert Silverberg), Hypnose (Richard Matheson), La ligne verte (Stephen King), Le petit vampire (Angela Sommer-Bodenburg), Possessed (Thomas B. Allen), Prémonition (Bari Wood), La secte sans nom (Ramsey Campbell), Sleepy Hollow (Washington Irving), Stuart Little (E.B. White), Terre champ de bataille (Ron Hubbard), Thomas le fauconnier (Josef Cíger Hronský), Virtual sexuality (Chloe Rayban), sont autant de films qui s’inspirent d’œuvres littéraires. Au vu de la qualité, extrêmement variable, du résultat, il est bien difficile de trancher sur l’utilité du phénomène. En revanche, l’inverse, à savoir les "novelisations" (adaptations de films en roman, telle la médiocre série de romans inspirées de Titan A.E.), n’ont jusqu’à présent huère apporté à la littérature.La bande dessinée, pourtant bien plus proche du cinéma que la littérature, engendre peu de rejetons sur pellicule. Il s’agit en l’occurrence de The Crow 3 et de X-Men. Il ne se passe pratiquement pas une année sans qu’un super héros traverse la page de papier pour venir évoluer sur le grand écran ; cette année, X-Men ne déçoit pas. Mais les comics ont aussi fourni une inspiration beaucoup plus inattendue à Shyamalan pour Incassable.Pour l’anecdote, rappelons que Pokemon 2 s’inspire d’un jeu vidéo, et Donjons & dragons du célèbre jeu de rôle. Mais jeu et cinéma sont des univers narratifs bien distincts, et ces deux œuvres montrent que le passage de l’un à l’autre n’a rien d’évident.La fin du monde n’a pas eu lieu sine qua non (ciné qua non ?) pour qu’émergent des œuvres véritablement novatrices et mémorables.Voilà donc pour l’actualité 2000. Côtés articles, Lévan Sardjvéladzé compare, dans Le champs des possibles, six films de 1999 (Cube, eXistenz, Matrix, New Rose Hotel, Pi, Truman Show) qui tous traitaient du rapport à la réalité. Quant à Bruno Paul, il dresse dans son Cinéma de vampire un historique des films consacrés à Dracula et autres suceurs de sang. Enfin, vous trouverez en fin d’ouvrage une courte nouvelle de Julie Proust Tanguy, un hommage enthousiaste à l’émerveillement que procure le cinéma.Pour ce tout premier numéro, était-il meilleur manifeste de ce qui nous motive ?

Philippe Heurtel

ASFC -- L'année de la Science-fiction et du Fantastique au cinéma